La Nationale aurait ensuite dit à M. Basmaji de cesser d'écouter ses avocats et de lui faire confiance. Relatant cette proposition devant la dizaine d'avocats présents à la cour, M. Basmaji a déclaré : " Je me sens comme un enfant, pris entre ses deux parents. Je ne comprends pas votre jargon. Mon métier, c'est de vendre des vêtements. " En outre, quand Jacob a déposé 500 000 $ dans son compte, la BN a utilisé la somme pour réduire d'autant ses avances.
Ce geste a valu à l'institution financière des réprimandes du juge, qui s'est dit " surpris " par l'attitude générale de la BN dans cette affaire. Martin Castonguay a conclu la journée d'audiences en forçant la Banque à maintenir la marge tel que convenu au contrat. Jacob a précisé qu'il se trouverait ensuite un autre banquier. Invitée par Les Affaires à s'expliquer, la BN a refusé.
Le juge a néanmoins grondé Jacob, qui a cessé de transférer le produit de ses ventes à la BN le 12 novembre. Les sommes étaient conservées à la Banque Royale. " Ils [Jacob] se constituent un trésor de guerre alors que nous, on finance les dépenses ", a déploré l'avocat représentant la banque, Jean Legault.
" Je suis en présence de deux parties qui se sont fait justice elles-mêmes. Je comprends que M. Basmaji se sentait coincé. Or, nous vivons dans un État de droit ", a conclu le juge, ordonnant à Jacob de reprendre les transferts de liquidités vers son banquier des 30 dernières années.