Le gouvernement fédéral entamera des discussions avec le constructeur Davie pour construire six nouveaux brise-glaces et un brise-glace polaire pour la Garde côtière canadienne. (Photo: La Presse Canadienne)

Lévis — Le chantier maritime Davie, qui avait été exclu lors du lancement de la Stratégie nationale de construction navale il y a plus de dix ans, sera finalement l’un des trois constructeurs qui fourniront des navires au gouvernement fédéral.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en a fait l’annonce en grande pompe mardi matin à Lévis, devant les travailleurs et son homologue québécois, François Legault.

«On va bâtir des navires pendant longtemps ici à Québec», a lancé M. Trudeau sous un tonnerre d’applaudissements.

Les premiers ministres ont précisé que 840 millions de dollars (M$) seront nécessaires pour la mise à niveau des installations du chantier, dont 519,2M$ proviendront du gouvernement du Québec.

Le gouvernement fédéral entamera des discussions avec le constructeur pour construire six nouveaux brise-glaces et un brise-glace polaire pour la Garde côtière canadienne.

«Les deux gouvernements ont chacun leur contribution. Celle du gouvernement du Québec, c’est d’investir pour mettre à niveau les installations pour qu’elles soient parmi les meilleures au monde. Mais il y a comme une condition que le fédéral donne un certain nombre de contrats», a expliqué le premier ministre François Legault.

La valeur des contrats pourrait s’élever à 8,5 milliards de dollars (G$), selon Justin Trudeau.

«Il fallait rouvrir la stratégie»

Avant l’annonce de mardi, seulement deux constructeurs canadiens étaient impliqués dans la stratégie: Vancouver Shipyards, de la Colombie-Britannique, et Irving Shipbuilding, en Nouvelle-Écosse.

Le premier ministre Trudeau s’est fait questionner à savoir pourquoi il a fallu autant de temps avant que le chantier soit inclus dans la Stratégie nationale.

«Il fallait rouvrir la stratégie et il fallait démontrer le besoin d’un troisième chantier. […] Mais on est resté axé sur le besoin d’inclure le plus grand chantier naval au Canada dans ce projet, surtout qu’on est dans une ère où on voit l’instabilité globale et l’incertitude au niveau des chaînes d’approvisionnement», a-t-il expliqué.

Lors de son discours, M. Trudeau en a profité pour décocher une flèche à l’ancien gouvernement conservateur, qui, dit-il, avait exclu la Davie lors du lancement de sa stratégie en 2010. Il affirme que son gouvernement travaille depuis 2015 avec Québec pour inclure la Davie.

Le premier ministre Legault était lui aussi très satisfait de l’annonce et croit qu’elle permettra de créer des emplois payants. «Dans le cas de la Davie, on parle d’une moyenne qui est au-dessus de 75 000$ par année. Donc, c’est sûr qu’il y a des personnes qui travaillent dans d’autres secteurs qui vont être intéressés à se requalifier pour travailler ici», a-t-il affirmé.

Québec prévoit la création de plus de 1800 emplois à terme.

Plusieurs ministres fédéraux et provinciaux ainsi que le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, et celui de Québec, Bruno Marchand, étaient présents lors de l’annonce.

«La Stratégie nationale de construction navale est un projet à long terme visant à renouveler la flotte fédérale de navires de combat et de navires non destinés au combat du Canada», peut-on lire sur le site du gouvernement du Canada.