De son côté, l’Ontario perdrait 3,5 G$. Photo : Bloomberg.
Les 62 milliards de dollars américains investis dans General Motors (GM) et Chrysler par l'Etat américain ne pourront pas être remboursés, selon la Cour des comptes américaine.
Et rien ne dit qu’il n’en ira pas de même pour les 7,1 milliards déboursés par Ottawa et les 3,5 milliards par le gouvernement ontarien pour devenir actionnaires de GM à hauteur de 12%...
Ainsi, la Cour des comptes américaine affirme dans son rapport que «le Trésor ne devrait pas recouvrer la totalité de ses investissements dans Chrysler et GM, vu qu'il faudrait pour cela que la valeur de ces entreprises croisse considérablement au-delà de ce qu'elles ont été par le passé».
«Il faudrait que Chrysler et GM aient une capitalisation boursière de respectivement 54,8 milliards et 66,9 milliards de dollars américains», est-il indiqué dans son rapport. Or, Chrysler valait au sommet de sa forme quelque 37 milliards quand il a fusionné avec l'allemand Daimler en 1998, et GM, 57 milliards, en 2000.
Aucune stratégie fédérale précise
Washington et Ottawa ont investi dans ces constructeurs automobiles pour les mêmes raisons : éviter des répercussions phénoménales sur leurs économies respectives.
Stephen Harper, le premier ministre canadien, avait d’ailleurs souligné qu’il accordait à contrecoeur cette aide massive à GM : «Si nous les laissons déménager entièrement leurs activités aux Etats-Unis, nos pertes d’emplois atteindraient les six chiffres en quelques mois, ce qui est impensable pour notre économie», avait-il déclaré en juin dernier.
La Cour des comptes américaine déplore dans son rapport l’absence de stratégie fédérale quant à la suite des opérations.
«Des responsables du Trésor nous ont affirmé qu'ils examinaient toutes les possibilités pour que l'Etat se défasse de ses participations, y compris une introduction en Bourse ou une vente hors marché, voire une liquidation de ces parts», est-il écrit.
Jusqu’à présent, le Trésor américain semble s’être concentré sur «une série d'offres au public pour GM, sans critères définis pour le moment et le moyen optimaux pour vendre».
