Voulant faire belle figure, un mois avant le vote décisif du 17 mai qui décidera qui dirigera l’entreprise, Chemin de fer Canadien Pacifique (Tor, CP) se targue de quadrupler son bénéfice, à 0,80-0,83 $ par action, au premier trimestre clos le 31 mars. Ce bénéfice est 27 % meilleur que le consensus des analyste de 0,64 $ par action.
La vitesse moyenne de ses trains a augmenté de 27 %, le nombre de wagons actifs a crû de 28 %, la durée d’attente des wagons aux terminaux a diminué de 27 % et le nombre de kilomètres parcourus par jour a augmenté de 51 %.
Il faut dire qu’un an plus tôt, le bénéfice de Canadien Pacifique avait chuté de 67 %, en raison d’avalanches et de chutes de neige importantes en Colombie-Britannique.
Le transporteur ferroviaire devance ainsi le dévoilement officiel de ses résultats trimestriels, attendu le 20 avril, pour montrer qu’il améliore son exploitation afin de riposter à la tentative de Bill Ackman, président de Pershing Square Capital, de déloger le président de la société et de changer plusieurs de ses administrateurs.
« Les mesures d’exploitation record améliorent déjà nos résultats financiers. Cela démontre que notre plan de relance est la bonne stratégie pour donner du rendement à nos actionnaires », déclare Fred Green, président et chef de la direction, de Canadien Pacifique, par voie de communiqué.
M. Ackman veut remplacer M. Green par Hunter Harrison, l’ex-président de sa grande rivale Canadien National. Pershing a 14 % des actions de Canadien Pacifique. Après avoir atteint un sommet de 79,29 $ le 27 mars, après les interventions médiatiques de M Ackman, l’action de Canadien Pacifique a faibli de 7,5 % depuis. « Nous croyons que certains investisseurs vendent le titre à découvert, car le cours de l’action reflète déjà la potentiel que CP atteigne le ratio d’exploitation de 65 % que vise Pershing pour 2015 », ajoute M. Poirier. Avec les résultats d’aujourd’hui, M. Ackman aura plus de mal à convaincre les actionnaires qu’un changement de la garde est nécessaire pour améliorer son efficacité, croit M. Poirier.
