Sir Matthews " adore " les diplômés canadiens, parce qu'ils reçoivent " une excellente formation ". Voici comment il les recrute : " Mon approche est darwiniste. Je ne prends pas les meilleurs, je prends ceux qui peuvent le mieux s'adapter et travailler en équipe, dit-il. Je ne m'intéresse pas à leurs idées de produits ", ajoute-t-il.
Pourquoi les payer si peu ? " Ils sont jeunes, ils ont de l'énergie et peu de dépenses. Ils ne doivent pas être motivés par l'argent, mais par le désir de réussir. Ils doivent apprendre à trimer dur, sept jours sur sept, avant de toucher le gros lot. "
Cet ingénieur canadien d'origine britannique est célèbre pour avoir démarré, en 1972, avec 4 000 $ en poche, une entreprise de semi-conducteurs appelée Mitel, devenue l'une des plus grandes réussites en TIC au Canada. Sir Matthews a ensuite lancé Newbridge, en 1986, vendue pour 7,6 milliards de dollars à Alcatel en 2000, ainsi que d'autres entreprises. Il dirige maintenant Wesley Clover, un fonds de capital de risque qui crée de 4 à 6 entreprises par année avec des diplômés canadiens. Deux récents succès sont Yupic, en Colombie-Britannique, et Cambrai, à Terre-Neuve. M. Matthews vient de s'associer à un fonds britannique, le Roman Road Fund. Ensemble, ils consacreront 200 millions de dollars à la création d'entreprises. Ils ont convaincu deux chefs de files mondiaux de travailler avec eux : Vodafone et Futjisu.
Que pense-t-il du capital de risque au Canada ? " Lequel ? " demande-t-il. Le Canada est un " cancre de la commercialisation, même s'il forme des universitaires de haut calibre ". Sir Matthews veut contribuer à briser cette impasse et aider à créer des entreprises globales, " c'est-à-dire de plus d'un milliard de chiffre d'affaires ".