Après avoir résisté des mois durant à la tentation d'un rachat, la quatrième banque d'investissement du pays s'est finalement résolue à le faire après une chute du cours de ses actions et un manque de confiance qui commençait à s'installer parmi ses partenaires habituels, souligne-t-on de sources proches du dossier.

Des responsables du gouvernement, qui ont également requis l'anonymat étant donné le caractère sensible des négociations en cours, ont déclaré que plusieurs options étaient actuellement à l'étude mais qu'aucune décision n'avait encore été arrêtée sur la manière de structurer un éventuel accord impliquant Lehman.

Les experts de la Réserve fédérale et du Trésor contribuent à la recherche d'une solution pour le sauvetage mais dans ces deux instances on affirme qu'il est encore trop tôt pour dire quelle forme va prendre ce sauvetage.

Alors que, chez Lehman Brothers, on se refusait à tout commentaire, les noms de plusieurs établissements bancaires de la planète ont circulé dans les médias américains comme étant des acheteurs potentiels: la Bank of America, la banque japonaise Nomura Securities, la française BNP-Paribas, l'allemande Deutsche Bank ou encore la britannique Barclay's. Selon une source bancaire, le groupe Goldman Sachs, également pressenti un temps pour ce rachat, ne serait plus intéressé.

Au cours des seuls deux derniers trimestres, les pertes de Lehman Brothers ont grimpé à près de sept milliards de dollars, notamment à cause de mauvaises spéculations sur les prêts hypothécaires et d'autres investissements risqués.

Mais Lehman Brothers n'est pas seule. Depuis que la crise des "subprimes" (prêts hypothécaires à risque), il y a un an, les établissements mondiaux ont perdu plus de 300 milliards de dollars (213 milliards d'euros). Le Fonds monétaire international (FMI), lui, laisse entendre que le total de ces pertes pourrait atteindre jusqu'à 1.000 milliards de dollars.