Dans cet espace restreint, seulement cinq conseillers travaillent. Il n'y a plus de caissiers, et les opérations sont faites aux guichets automatiques. «Le projet est une réussite, dit le président de la direction Québec. Nous avons recruté 125 clients en 12 mois ; notre objectif est d'en obtenir 450 en trois ans.»
Viser petit a deux avantages. D'abord, le coût de la main-d'oeuvre est moins élevé : la banque embauche moins d'employés, mais elle conserve les conseillers, qui apportent une valeur ajoutée. Ensuite, les plus petites installations coûtent moins cher et sont plus faciles à déployer. «Ouvrir une grande boutique nous prend de deux à trois ans, explique M. Thibodeau. Celle de Côtes-des-Neiges a pu être ouverte en 11 mois.»
Le projet pilote rappelle la stratégie de la division américaine de la banque RBC l'an dernier. Après avoir vendu ses 425 succursales à PNC Financial Services, la RBC Bank est devenue une banque virtuelle pour les Canadiens séjournant aux États-Unis. Être une banque en ligne coûte bien moins cher et cela permet aussi de desservir un plus grand territoire, a expliqué son vice-président, Alain Forget, en entrevue l'automne dernier.
RBC Banque Royale se prépare à servir «le client du futur». Celui-ci a toujours besoin de conseils, il est plus autonome et veut limiter les déplacements. «Pour les clients, c'est un avantage, si on vient le voir au travail ou à la maison. La simplicité, la facilité, c'est le futur», dit Martin Thibodeau, président pour le Québec depuis l'été dernier.