La réplique de Mastercard et Visa
Mastercard promet de s’opposer aux arguments du Bureau. Citant le cas de l’Australie, où l’imposition de frais supplémentaires est permise depuis 2003, l’émetteur affirme que certains commerçants refilent désormais des factures « non justifiées » à leurs clients. Un argument partagé par Option consommateur. « Ce qui nous inquiète, c’est que toutes les transactions soient facturées et que les commerçants fassent du profit sur les frais », dit l’analyste Jean-François Vinet. Dans un communiqué, Visa soutient que c’est exactement ce qui se produit en Australie.
L'imposition de frais supplémentaires pour les achats effectués par carte de crédit est interdite dans dix États américains et dans 17 États membres de l'Union européenne, y compris la France, l'Espagne, l'Allemagne, l'Autriche et la Suède, rappelle Mastercard.
Option consommateurs craint par ailleurs que l’affichage des prix ne devienne « complexe », souligne Jean-François Vinet. « Ça pourrait devenir plus difficile de comparer les prix car il faudra aussi prendre en considération les frais de transaction. »
En ce qui concerne l’impossibilité pour les détaillants de refuser certaines cartes, Mastecard affirme que cela « ébranlerait la confiance » des consommateurs qui ne pourraient plus savoir avant de passer à la caisse si leur carte sera acceptée. « Aucun pays, ailleurs dans le monde, n'a rejeté la règle sur l'acceptation de toutes les cartes. »
« Le retrait de cette politique, qui est à l'avantage des consommateurs, entraînera de la confusion chez les consommateurs et éliminera leur choix au point de vente », a commenté Visa, qui se dit « déçu » par le Bureau de la concurrence.
Le tribunal de la concurrence devrait entendre la cause dans 12 à 15 mois. Si sa décision est favorable aux demandes du Bureau, une ordonnance ayant force de loi pourrait être rendue.