Allemagne L'Autorité bancaire européenne (ABE) publiait vendredi les résultats des tests de résistance à des situations de crise économique auxquels ont été soumises 91 banques européennes. Jusqu'à une quinzaine d'établissements pourraient échouer. Ces "stress tests" sont très attendus pour rassurer les marchés financiers affolés par la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce sur sa dette.

La publication, programmée après la fermeture des bourses européennes, doit montrer combien ces banques détiennent d'obligations de la dette grecque ou d'autres pays vulnérables de la zone euro comme le Portugal et l'Irlande, qui ont déjà bénéficié de prêts de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

Les responsables européens ont beau minimiser le risque de défaut de paiement de la Grèce, les stress tests permettront d'identifier les banques trop faibles pour résister à cette hypothèse parmi d'autres, afin que les autorités de régulation nationales les poussent à renforcer leurs finances. Ces établissements pourront ainsi absorber leurs pertes et limiter l'impact pour l'économie européenne dans son ensemble d'un défaut de la Grèce, qui va nécessiter un second plan de sauvetage, ou d'autres pays.

Les banques sont impliquées dans la crise de la dette européenne dans la mesure où elles détiennent des milliards d'euros en obligations de pays vulnérables. Un défaut de paiement ou d'autres pertes liées à ces obligations risquerait d'entraîner un resserrement du crédit aux entreprises et particuliers, comme cela s'est produit en 2008 après la faillite de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers, considérée comme le point de départ de la crise économique et financière mondiale.

Jusqu'à une quinzaine de banques pourraient échouer aux stress tests, contre sept l'an dernier, mais les tests de 2010 avaient été jugés trop faciles: les banques irlandaises qui les avaient réussis ont dû être renflouées à coups de milliards d'euros de l'État seulement quelques semaines après.

Cette fois, les banques doivent montrer qu'elles disposent de fonds propres suffisants pour absorber les pertes dans l'hypothèse où la croissance serait inférieure de 4 points de pourcentage aux prévisions de l'Union européenne en 2011 et 2012, et où l'immobilier, les bourses et le dollar s'effondreraient.