De plus, les éléments hors bilan, qui s'élèvent actuellement à 7,9 G$ US en financement/engagements, pourraient mettre de la pression sur les bénéfices et le capital au cours des prochains trimestres, car la valeur des actifs sous-jacents est évaluée avec une escompte de 1,9 G$ US.
Enfin, la récente performance du titre de BMO a amené le titre à s'échanger a 11,4 fois les profits anticipés pour 2010. « Cela représente une prime de 6 % par rapport à ses paires », note Blackmont Capital.
Valeurs mobilières Desjardins (VMD) est un peu plus optimiste. Dans une note publiée le même jour, l'analyste Michael Goldberg maintient sa recommandation « conserver » ainsi que son cours cible de 47,50 $.
Le bénéfice par action dilué de 0,61 $ annoncé hier est supérieur à la prévision de VMD (0,52 $), mais inférieur au consensus des analystes (0,87 $).
La bonne nouvelle est que les pertes sur créance sont inférieures à ce que les marchés attendaient, ajoute VMD. « La charge du trimestre (372 M$) est plus élevée que l'an dernier (151 M$), mais moindre que les trimestres précédents (428 M$ au premier trimestre et 465 M$ au quatrième de 2008), donc la situation est certes sérieuse, mais ne se détériore pas sur ce plan », explique Michel Magnan, professeur et titulaire de la Chaire Lawrence Bloomberg en comptabilité à l'école de gestion John Molson de l'Université Concordia.
« La mauvaise nouvelle est que les prêts non performants nets continuent à augmenter et que BMO a été affecté par la faiblesse des marchés des capitaux », prévient Michael Goldberg.
Couverture du dividende
Après avoir engendré un bénéfice par action de 0,39 $ et 0,61 $ lors des deux premiers trimestres, BMO ne parvient pas à couvrir son dividende de 0,70 $..
Il est toutefois trop tôt pour être alarmiste, croit Michel Magnan. « Il est vrai que la couverture du dividende est mince, mais il faut observer que les résultats du dernier trimestre comportent plusieurs éléments non récurrents, comme les charges de licenciements et de restructurations. »
En excluant ces éléments, le profil financier de BMO est plus rassurant, estime Michel Magnan.
Enfin, la situation de capitalisation de la Banque est relativement solide présentement. Son ratio Tier 1 de 10,7 % est en hausse par rapport au trimestre précédent (10,21) et l'an dernier (9,42 %).