Les employeurs se regroupent pour réduire le prix des médicaments

Publié le 07/08/2010 à 00:00, mis à jour le 26/08/2010 à 10:39

Les employeurs se regroupent pour réduire le prix des médicaments

Publié le 07/08/2010 à 00:00, mis à jour le 26/08/2010 à 10:39

Par Suzanne Dansereau

La firme de conseil en gestion Towers Watson vient de créer la Coalition de médicaments, un consortium d'employeurs créé pour négocier de meilleurs prix d'achat de médicaments destinés aux employés qui bénéficient d'assurances privées.

"Les rabais que les pharmacies ont obtenus, les employeurs les veulent", dit Michèle Boisvert, chef de la pratique, santé et assurance collective chez Towers Watson. Ce type de regroupement d'acheteurs existe déjà aux États-Unis. Celui mis sur pied par Towers Watson US compte 130 employeurs et il est le plus important acheteur de médicaments après le gouvernement fédéral, précise Mme Boisvert.

Pourquoi intervenir alors que les gouvernements sont en train de faire baisser les prix ? "Parce que nous ne sommes pas convaincus que ces réformes gouvernementales vont se traduire par des prix moins élevés pour les bénéficiaires d'une assurance privée, répond Mme Boisvert.

"Au contraire, nous craignons que les baisses de prix pour les régimes publics ne se traduisent, du moins à court terme, par des coûts supplémentaires pour les régimes privés."

Car en plus du coût du médicament, les pharmaciens ont d'autres leviers pour faire monter le prix du médicament, notamment les frais d'ordonnance et la marge bénéficiaire, explique-t-elle. En outre, ils risquent de recourir davantage aux médicaments brevetés, plus chers que les génériques.

Les employeurs veulent mettre fin à la situation "passive" dans laquelle ils se trouvent : ils paient une grande part des médicaments vendus, mais n'ont aucun contrôle sur le prix. Qui plus est, les assureurs qui gèrent leurs régimes ont avantage à ce que les prix restent élevés, parce qu'ils sont payés en fonction du volume de ventes.

Une meilleure gestion

C'est pourquoi Towers Watson s'est entendue avec Greenshield Canada, un spécialiste de programmes de prestation de soins de santé, qui gérera le nouveau programme d'achats.

Ce gestionnaire exigera des frais d'administration moins élevés - et établis selon une formule différente de celle du volume des ventes - que les assureurs privés classiques.

Greenshield offrira aussi un meilleur contrôle, ajoute Mme Boisvert. Et il négociera au nom des employeurs avec les pharmacies pour des rabais sur les médicaments.

Par ailleurs, les employeurs participants pourront conserver leur régime d'assurance collective existant, tout en transférant à Greenshield la partie médicaments, indique-t-elle.

Towers Watson est en pourparlers avec une douzaine de ses clients - des employeurs pancanadiens importants - pour qu'ils se joignent à la coalition.

Le regroupement canadien différerait toutefois de son pendant américain : en raison du marché et du contexte législatif, qui sont différents. Ainsi, aux États-Unis, les employeurs ont le droit d'acheter des médicaments directement du manufacturier. Au Canada, ils doivent obligatoirement les acheter auprès des pharmaciens.

Le cabinet Mercer Canada a envisagé ce type de regroupement, mais à la suite de la réforme ontarienne, il a décidé de ne pas en créer un. "Nous ne voyons plus l'opportunité d'agir maintenant, explique Barbara Martinez, conseillère principale, santé et avantages sociaux, chez Mercer Canada. Les réformes qui ont été mises en oeuvre au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique se traduiront par des baisses suffisantes."

Chez Towers Watson, le projet de coalition d'employeurs était en gestation depuis au moins deux ans et l'on croit que le moment demeure opportun. "Tout est en ébullition dans ce secteur. C'est le bon moment de prendre notre place", souligne Mme Boisvert.

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