La firme montréalaise fait valoir que Petro-Canada a généré des flux de trésorerie de 6,4 milliards $ en 2008, comparativement à 4,5 milliards $ pour Suncor. Elle souligne aussi que le bénéfice net de Petro-Canada s'est élevé à 3,1 milliards $, contre 2,1 milliards $ pour Suncor.
Letko Brosseau & Associés a également noté que Petro-Canada avait produit 418 000 barils par jour, bien plus que les 264 700 barils par jour de Suncor, et que les raffineries de Petro-Canada avaient enregistré un taux de production quotidien de 226 400 barils, contre 155 600 barils pour Suncor.
La firme a de plus indiqué que la dette nette de Petro-Canada se chiffrait
à 3,3 milliards $, soit moins de la moitié de celle de Suncor.
"Malgré tout, la fusion proposée prévoit que les actionnaires de Petro-Canada n'obtiendront que 38 pour cent de la nouvelle entité alors que les actionnaires de Suncor recevront 62 pour cent", a déploré Letko Brosseau & Associés, qualifiant ce ratio d'"inapproprié".
Suncor et Petro-Canada ont annoncé en février avoir accouché d'une entente qui créerait un géant canadien de l'énergie avec une capitalisation boursière de 46 milliards $.
La compagnie conjointe, qui conserverait le nom de Suncor mais continuerait de vendre de l'essence sous la bannière de Petro-Canada, serait la plus importante société d'énergie au Canada et la cinquième en importance en Amérique du Nord.
Suncor, la plus vieille et la deuxième entreprise de sables bitumineux en importance, ferait ainsi l'acquisition des actifs de Petro-Canada à Fort Hills, en Alberta, de même que de 12 pour cent de ses actions dans Syncrude Canada, actuellement le premier producteur de sables bitumineux.