Selon Jean Thomas Bernard, de l'Université d'Ottawa, aucune entreprise ne devrait vendre un produit ou un service en dessous de son coût marginal. Or, Hydro-Québec le fait déjà avec son tarif L, alors que son coût marginal avoisine les 10 ¢/kWh.
Pour sa part, Jean-Marc Carpentier pose la question suivante: «si Hydro-Québec était une entreprise privée, et qu'une industrie lui demandait de baisser ses tarifs, est-ce qu'elle accepterait?»
Si le gouvernement du Québec et Hydro-Québec accordent des baisses de tarifs aux alumineries, les autres clients de la société d'État devront sans doute assumer des hausses tarifaires supplémentaires, affirment les deux analystes.
Rio Tinto Alcan prétend que le gouvernement du Québec pourrait récupérer les baisses de tarifs accordées aux alumineries avec les nouveaux investissements et les nouveaux emplois qui seraient générés dans la province.
Le Québec compte neuf alumineries. Rio Tinto Alcan en exploite cinq, dont une - celle de Shawinigan - est en cours de fermeture. Le Canada est le troisième producteur d'aluminium au monde (la production est concentrée au Québec) après la Chine et la Russie.