Les prix du pétrole montaient à plus de 100 dollars le baril mardi à New York, dopés par les tensions croissantes entre l'Occident et l'Iran, qui a menacé de bloquer un détroit essentiel pour les approvisionnements en or noir.
Vers 13H30, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 101,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en progression de 1,29 dollar par rapport à vendredi.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique prenait 1,29 dollar à 109,18 dollars.
"Tout le monde a en tête les tensions géopolitiques", a résumé Rich Iczyszyn, courtier pour iiTrader.com.
Hésitants au début de la séance à la criée new-yorkaise, les cours ont dépassé le seuil des 100 dollars lorsqu'un haut responsable iranien a menacé de fermer le détroit d'Ormuz en cas de sanctions contre les exportations pétrolières iraniennes.
"Si on devait adopter des sanctions contre (les exportations) de pétrole iranien, aucune goutte de pétrole ne transiterait par le détroit d'Ormuz", a prévenu le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi.
Quelque 40% du trafic maritime pétrolier mondial transite par ce détroit contrôlé par Téhéran, d'où la réaction immédiate du marché pétrolier, d'autant que l'Iran a entamé samedi dix jours de manoeuvres militaires navales autour de ce passage.
L'Union européenne a indiqué début décembre réfléchir à un possible embargo sur le pétrole de l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Phil Flynn, de PFG Best, a également constaté des "tensions de plus en plus fortes" dans plusieurs pays producteurs d'or noir, notamment au Moyen-Orient.
Les violences persistent en Syrie, rappelant que les tensions du monde arabe, qui ont agité le marché pétrolier tout au long de 2011, n'ont pas disparu.
Au Nigeria, l'un des tout premiers producteurs de brut en Afrique, des attentats ont fait une quarantaine de morts pendant les fêtes de Noël, dont 35 dans une église catholique près de la capitale fédérale, Abuja, faisant craindre une flambée de violences.
"Cela soutient les prix. Mais côté négatif, l'incertitude persiste en Europe" concernant la crise de la dette, a relevé M. Flynn, observant une certaine "réticence" du marché à s'installer à plus de 100 dollars.
