C'est en 2013 que le Québec a adopté le marché du carbone, en se joignant à l'initiative de la Californie. Au début, le marché visait les industriels, qui représentent un tiers des pollueurs. À partir de 2015, il touchera les distributeurs et les consommateurs (les deux tiers restants). C'est le même modèle qui fonctionne en Europe.
Cependant, l'Europe et la Californie sont plus avancées : puisqu'elle a commencé un an avant le Québec, la Californie a déjà généré des crédits compensatoires valant 12 millions de tonnes de GES dans six protocoles reconnus par le gouvernement. Au Québec, on ne reconnaît que 3 protocoles (agricole, enfouissement sanitaire et gaz réfrigérés) et aucun crédit compensatoire n'a encore été émis.
Au début de son mandat, la Coop va devoir acheter pour Norcan des droits d'émissions vendus au Québec ou en Californie. Mais petit à petit, des projets viendront. La Coop fait aussi pression sur Québec pour qu'il ajoute un protocole forestier à sa liste, et elle voit des projets porteurs en chauffage par biomasse forestière. En Europe, plus de 150 protocoles sont reconnus. Bref, on n'en est ici qu'aux balbutiements. Mais selon Paul Vickers, dans ce marché, c'est la réglementation qui crée la demande. «Une fois la réglementation en place, cela va vite. La demande est là, et il faut être prêt à créer l'offre.»
20 %: Objectif de réduction des émissions de GES du Québec d'ici 2020, par rapport au niveau de 1990. Source : «Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques», gouvernement du Québec