Le consultant minier Richard Schodde

La réputation du Canada comme pays riche en ressources minières est en danger. Si la tendance se maintient, les dépenses d’exploration au pays baisseront du tiers et les réserves minérales du pays fonderont.

Tel est le message d’urgence qu’a livré mardi Richard Schodde, président de la firme australienne de consultation minière indépendante lors d’un discours devant le congrès annuel de l’Association de l’exploration minière du Québec.

«L’industrie de l’exploration minière canadienne ne disparaîtra pas, mais elle est en hibernation. Et il faut que le gouvernement et l’industrie bougent avant que le pays ne perde ses réserves», a –t-il prévenu. Déjà, il ne reste que 8,6 ans de réserves en or, et 6,3 ans en zinc. Or, on sait qu’il faut en moyenne 11,2 ans pour amener une nouvelle découverte à la production minière au Canada.»

Selon les calculs de cet analyste, les dépenses d’exploration qui ont atteint 2,9 milliards au Canada en 2012, - 13% des dépenses mondiales - devraient baisser du tiers d’ici 2020.

M. Schodde a livré devant l’AEMQ un portrait statistique des dépenses et des succès de l’exploration canadienne depuis les années 60.

Un de ses constats frappants est que le ratio coût-valeur au pays est décevant: les explorateurs ont dépensé 61 milliards de dollars US en exploration au cours de cette période, mais les revenus n’ont été que de 61 milliards, a-t-il calculé.

Et les explorateurs des grandes entreprises ne sont pas plus doués que les juniors, a-t-il observé: ils ont tous les deux le même ratio de coût/valeur de 1:0.

Les juniors actives au Canada sont toutefois plus douées pour réaliser des découvertes que les majors : elles ont effectué à peu près la moitié des dépenses d’exploration au cours des cinq dernières années, pour 82% des découvertes.

En moyenne, M. Schodde calcule que pas moins de cinq à dix découvertes sont faites chaque année au Canada.