Comment j'ai choisi mon dauphin, par Alain Lemaire, de Cascades

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/03/2011 à 14:09

Comment j'ai choisi mon dauphin, par Alain Lemaire, de Cascades

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/03/2011 à 14:09

Par François Normand

Le président et chef de la direction de Cascades, Alain Lemaire, raconte comment lui et ses frères, Bernard et Laurent, ont décidé de nommer Mario Plourde chef d'exploitation, une nomination qui en fait le dauphin des trois entrepreneurs.

"Je devais sans cesse répondre à cette question : par qui et comment se fera la succession à la tête de Cascades ? Je disais toujours que ce serait le président d'un des trois groupes (Norampac, Tissu ou Produits spécialisés). Bernard, Laurent et moi n'étions pas vraiment pressés.

Mais l'automne dernier, après en avoir discuté, nous avons conclu qu'il était peut-être temps de clarifier la situation et de préparer la relève, même si je reste encore en fonction pendant quelque temps.

Bernard voulait un peu s'éclipser afin de consacrer plus de temps à Boralex [un producteur d'énergie renouvelable, dirigé par Patrick Lemaire, le fils cadet de Bernard Lemaire], tandis que Laurent avait commencé une semi-retraite. De mon côté, je devais en faire un peu plus, même si on a de très bonnes personnes dans les différents groupes de Cascades. Mon travail n'est pas essoufflant, mais je ne m'ennuie pas !

Vous savez, diriger une entreprise est très exigeant de nos jours. Non seulement les normes ont changé, mais les défis sont complètement différents de ceux d'il y a une dizaine d'années. Aujourd'hui, je ne peux plus planifier à long terme. Je fais face à toutes sortes d'événements heureux et malheureux. La demande peut baisser en raison d'une récession ou de l'arrivée, du jour au lendemain, des Chinois dans nos marchés. Le prix des matières premières est aussi un casse-tête : un jour, je les paye 10 $, mais six mois plus tard, je dois débourser 200 $ !

C'est dans ce contexte que mes frères et moi avons choisi Mario. J'ai trouvé cela difficile de trancher entre lui, Marc-André Dépin et Suzanne Blanchet. Ce n'était pas une question d'envergure. Cette personne devait avoir le caractère pour devenir opérationnelle, un jour, à la tête de Cascades, et pour être acceptée le plus favorablement par nos employés.

Bernard, Laurent et moi sommes convaincus que Mario est celui qui répondra le mieux à nos aspirations. Cela dit, je suis conscient que les deux autres candidats peuvent être déçus. Comme Mario, ils ont pratiquement fait carrière chez Cascades, et ont de 20 à 25 ans d'ancienneté. Je comprends que ce sera un grand changement dans leur vie de ne plus se rapporter à un Lemaire... Mario fera face à un grand défi pour se faire accepter. En tout cas, Cascades continuera à gérer ses affaires comme elle l'a toujours fait, en conservant l'autonomie de ses trois groupes.

Pour ma part, je vais revenir aux opérations, dans les usines. C'est ce que j'aime le plus : le plancher et les personnes. Et si Mario a de bons résultats, il deviendra d'ici deux ans président et chef de la direction de Cascades.

Notre culture d'entreprise a constamment évolué au fil des ans, et c'est bien, car les individus et les nouvelles générations n'ont pas la même approche que mes frères et moi. En revanche, nos valeurs ne changent pas : l'autonomie, le respect, l'initiative, le travail d'équipe, la communication, la capacité d'adaptation.

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.