Québec pourrait bien mettre sur pied son propre mécanisme ou organisme pour autoriser ou non un projet de la pétrolière albertaine Enbridge.
Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, veut ainsi rappeler au gouvernement Harper qu'il ne peut pas se ficher de l'avis du Québec.
Comme le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ne peut se pencher sur le projet, M. Blanchet a fait savoir, mercredi, qu'il n'exclut aucun moyen pour avoir son mot à dire, au-delà des revendications sur les champs de compétence.
Le mois dernier, Enbridge a déposé une demande à l'Office national de l'énergie, un organisme fédéral, pour inverser le flux d'un oléoduc existant en vue d'acheminer du pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers le Québec.
En vertu de ses statuts, le BAPE ne peut examiner le projet, puisque l'oléoduc existe déjà, a rappelé le ministre de l'Environnement, mais il n'entend pas pour autant se taire.
Le ministre Blanchet a rappelé que le Québec et l'Alberta avaient mis sur pied un comité pour se pencher sur le projet, à l'initiative des premières ministres Pauline Marois et Alison Redford.
Le gouvernement fédéral a déjà indiqué qu'il peut passer outre la position du Québec dans ce dossier, qu'il soit d'accord ou non. Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver, a rappelé que c'est l'Office national de l'énergie qui a compétence sur les oléoducs interprovinciaux.