Les écoutes téléphoniques étaient largement répandues au sein de l'ancien tabloïd "The News of the World" et étaient approuvées par des journalistes expérimentés de l'hebdomadaire, selon une lettre de l'ancien reporter Clive Goodman que le quotidien britannique "The Guardian" a pu obtenir. Des parlementaires britanniques ont également diffusé ce courrier.

La lettre a été écrite il y a quatre ans par Clive Goodman, après sa sortie de prison. Il y affirme que les écoutes illégales étaient menées "en totale connaissance et avec le soutien" de la direction du tabloïd. Cette affirmation est particulièrement accablante pour la direction du "NoW" et celle de sa maison-mère, News International, qui ont toujours affirmé que le reporter était le seul informé. Ce dernier a été licencié puis condamné pour son rôle dans le scandale.

Le courrier est adressé au directeur des ressources humaines de News International, Daniel Cloke, et daté du 2 mars 2007. Le journaliste explique qu'il n'aurait pas dû être licencié car il agissait avec le soutien de reporters expérimentés.

Clive Goodman affirme que d'autres employés de l'hebdomadaire menaient des écoutes illégales, précisant que "cette pratique était largement débattue au sein de la réunion de rédaction quotidienne, jusqu'à ce que toute référence explicite (à cet usage) soit interdite par le rédacteur en chef".

L'identité des personnes impliquées a été rayée dans la lettre. Le "Guardian" précise que cette initiative a été prise par la police, chargée d'une enquête sur ce scandale. Le courrier a par ailleurs été rendu public, avec d'autres documents, par la commission culture, médias et sport de la Chambre des communes.

Avant la publication de ces éléments, les membres de la commission ont fait savoir qu'ils convoqueraient probablement James Murdoch pour l'interroger à nouveau sur le scandale. Le directeur des opérations européennes de News Corp a affirmé le mois dernier qu'il ignorait tout de cette affaire. Son témoignage avait été contesté deux jours plus tard par l'ancien rédacteur en chef du "NoW" Colin Myler et l'ancien avocat de la compagnie Tom Crone.

News International a affirmé mardi qu'il "coopérait pleinement" avec la police.