Certains magazines ont déjà leur version iPad. Photo : Bloomberg.
Le constat est radical : les magazines souffrent globalement d’un net recul du lectorat et des revenus publicitaires. Le glas est-il pour autant sonné? Non, il existe une voie d’avenir, les tablettes tactiles, à l’image du tout nouveau iPad d’Apple, selon ce qu’a dit Josh Quittner, rédacteur en chef ainsi que chroniqueur techno du magazine Time, à l’occasion de la Journée Magazine 2010.
Rien qu’en 2009, le volume des pages publicitaires a dégringolé de 26% dans les magazines américains. C’est que les annonceurs constatent que le lectorat de ce média est en baisse, et ce notamment au profit du Web, selon l’expert américain, qui s’appuie notamment sur le Pew Project for Excellence in Journalism.
Comment expliquer une telle fuite? En grande partie par l’invasion de ce que M. Quittner considère comme un «parasite» : les blogues. Il y a en effet 133 millions de blogues actuellement, dont la majorité traite de nouvelles (économie, politique et potins) et de divertissements (jeux vidéos, etc.). Et ceux-ci semblent en train de ravager, en un rien de temps, les vieux médias en papier que sont les magazines et les quotidiens.
Cela dit, M. Quittner ne croit pas que les vieux médias soient sur le point d’être morts et enterrés. Il leur reste une sortie de secours : s’adapter aux tablettes tactiles, doint le fer de lance est devenu l’iPad d’Apple. «Saint Steve Jobs est notre sauveur», lance-t-il même, en soulignant qu’un million d’appareils ont été acquis un mois après le lancement de l’appareil et plus d’un million d’applications lors du premier jour de mise en vente.
Les utilisateurs du iPad seront-ils prêts à payer pour avoir les articles en ligne des magazines? Oui, et ce parce que nous sommes tous, fondamentalement, paresseux, selon M. Quittner. La preuve par l’exemple : les gens acceptent de payer un abonnement mensuel de 15 dollars pour pouvoir télécharger de la musique, alors qu’il existe toujours des sites pirates où l’on peut en télécharger gratuitement. «Nous préférons la facilité au vol», dit-il.
Autre interrogation : les tablettes ne sont-elles pas une nouvelle façon de naviguer sur le Web? Certes, elles permettront de surfer, mais faute de clavier, elles serviront surtout à lire du contenu. Quant aux annonceurs, ils devraient vite embarquer dans ce média qui permet d’afficher des pubs plein écran, d’après l’expert américain.
Reste à savoir si les grands groupes de médias sont prêts à franchir le pas du papier au iPad. Sur ce point, M. Quittner reconnaît que nombre de hauts dirigeants ont du mal à «switcher» de manière aussi radicale. Mais il a confiance dans le fait qu’en pleine tourmente, les gens acceptent plus facilement les changements majeurs. Bref, ceux qui veulent suirvivrent n’auront pas d’autre choix…
