Le cas des copropriétés de Station Tremblant sert d'exemple à ceux qui croient que les prix des résidences ne baissent jamais.

Pendant que le marché de la revente au Québec fracasse des records, le marché immobilier décline depuis sept ans à la station des Laurentides.

L'immobilier de villégiature est plus sensible à la conjoncture que l'immobilier résidentiel. Depuis 2003, les calamités se sont succédé pour l'industrie touristique canadienne : guerre en Irak, récession, baisse du dollar américain et grippe H1N1.

Résultat : les valeurs stagnent ou baissent sur la montagne. André Charbonneau, évaluateur agréé de Mont-Tremblant, observe une diminution des prix de 5 à 10 % depuis deux ans. " Plusieurs des transactions effectuées en 2009 l'étaient par des Américains obligés de vendre ", explique-t-il.

Un exemple : au complexe Le Saint-Bernard, une unité de copropriété qui a été acquise pour 220 000 $ en décembre 2004, a été revendue pour 175 000 $ en décembre 2009, soit une baisse de 20 %. Dans ce cas, et le vendeur et l'acheteur sont Ontariens.

Baisse de 20 % des revenus de location

La diminution des prix de l'immobilier à Tremblant est aussi une conséquence de l'érosion des revenus de location.

Un coup d'oeil aux états financiers des principaux établissements de copropriétés hôtelières situés au pied des pentes montre que les revenus annuels de location ont diminué d'au moins 20 % entre 2002 et 2008. Les résultats de 2009 ne sont pas encore connus. Le Westin Tremblant a affiché des revenus de 4,6 millions de dollars en 2008, 1,2 million de moins qu'en 2002.

Certaines bannières s'en tirent mieux, comme le Manoir Labelle Marriott Residence Inn, dont les revenus ont progressé de 6 % entre 2004 et 2008.

L'Association de villégiature Tremblant n'a pas voulu dévoiler le taux d'occupation moyen des unités offertes en location à la Station.