Malgré les espoirs, les conditions demeurent difficiles dans le marché. Par exemple, dans le projet Place University St-Jacques de Magil Laurentienne, l'espace pour bureaux de 700 000 pi² sera réparti entre les deux tours plutôt que de se retrouver dans le même immeuble, explique Richard Poirier, premier vice-président, location, de Magil Laurentienne. Cette décision permet d'abaisser la superficie minimale à louer avant de commencer la construction d'au moins une des deux tours.
Actuellement, les locataires et les promoteurs n'auraient pas le même désir d'engagement. " Nous sommes dans un contexte où les locataires cherchent davantage de flexibilité et préfèrent signer des baux de cinq ans, explique Andrew Bissett, vice-président principal chez Jones Lang Lasalle, à Montréal. Mais pour entamer la construction d'une tour, il faut signer des baux d'une quinzaine d'années. "
Projets de tours mixtes
Le marché est plus favorable aux projets mixtes dotés d'une surface pour bureaux plus réduite, selon Brett Miller. Il cite en exemple la tour Altoria, du square Victoria. Le projet compte 24 étages de copropriétés et 10 étages d'espaces pour bureaux. La vente de condos permet de ne pas dépendre de la location des bureaux pour commencer le chantier. D'ailleurs, aucun n'avait encore été loué quand Les Affaires a vérifié.
Kevric devrait commencer la construction du gratte-ciel de 35 étages en mai, dit son président Richard Hylands.
Le modèle séduit. Canderel va peut-être même miser sur le même concept pour son projet du square Philips.
" On pourrait ériger une tour mixte avec du commerce de détail à la base, de 12 à 18 étages de bureaux au-dessus, puis de 10 à 12 étages de résidentiel en haut ", dit Peter Picciola, vice- président, location, chez Canderel.
Si le marché du bureau ne décolle pas assez vite, le promoteur songe même à transformer son projet en une tour résidentielle.
Mais M. Picciola garde espoir. " D'ici deux à trois ans, il y aura peut-être même une deuxième tour de bureaux en construction, qui s'ajouterait à celle d'Alcan. "
Un autre gros nom de l'économie québécoise, le Mouvement Desjardins, est en ce moment à la recherche d'espace à Montréal et à Québec, confirme sa porte-parole, Nathalie Genest. " Nous évaluons nos besoins, mais nous avons le temps : certains de nos baux expirent en 2014 ", dit-elle.
Cette échéance concorde avec les prévisions d'une construction d'ici 12 à 18 mois, pour une livraison en 2014 et 2015.
46 Superficie locative totale, en millions de pieds carrés, des locaux pour bureaux de catégories A et B à Montréal. | Source : Devencore NKF