Georges Marciano, ses sociétés et sa fiducie ont mis pas moins de quatre cabinets d’avocats à contribution pour les défendre. Chez Stikeman Elliott, Jean Fortin travaille pour la compagnie à numéros 9211-9882 Québec inc., qui a vendu les copropriétés de la Place Jacques-Cartier. Lui aussi ignorait tout de cette transaction. Mais après vérifications, il assure qu’elle est tout-à-fait légale, puisque la Cour d’appel a prononcé une mainlevée sur les immeubles en question
Et de toute façon, le fruit de sa vente reste dans les comptes de l’entreprise, insiste Jean Fortin. «L’argent ne s’en va nulle part !» dit-il.
En fait, le jugement de la Cour d’appel contient des zones grises, selon Jacques Deslauriers, spécialiste en faillite et insolvabilité à l’Université Laval. «Légalement, avec la mainlevée, le propriétaire des immeubles recouvre le droit de les vendre, dit-il. Mais s’il est en faillite étrangère, en vertu de la loi, il ne peut pas disposer de ses biens hors du cours ordinaire des affaires.»
Comme la compagnie 9211-9882 fait dans la gestion d’immeubles, son avocat plaidera qu’il est normal pour elle de vendre des édifices. Depuis leur acquisition en février 2009, la compagnie a réalisé un profit de 40 % sur les 422, 424 et 428, Place Jacques-Cartier.
D’un autre côté, le jugement confirme la garantie de premier rang de PWC sur tous les biens de Georges Marciano, ses compagnies à numéros et sa Fiducie familiale CKSM, ce qui inclut les immeubles
Ancien courtier chez Cushman Wakefield, Michel Bensmihen a déniché pour le fondateur de Guess Jeans ses immeubles du Vieux-Montréal et est aujourd’hui administrateur du bien d’autrui de la Fiducie famille CKSM. «Appelez nos avocats», a-t-il dit avant de raccrocher lorsque Les Affaires l’a joint au téléphone.
Nous avons également tenté de parler à Georges Marciano, sans succès. Sa boîte vocale est pleine depuis des mois.