Ban Ki-moon a observé que "la crise financière mondiale menaçait tout le travail" accompli par l'ONU pour améliorer la situation des plus pauvres, notamment les objectifs du Millénaire pour le développement. Appelant à la construction d'un "leadership mondial", il a appelé à "remettre de l'ordre sur les marchés financiers". "Nous devons réfléchir à la manière dont le système économique mondial doit évoluer pour mieux refléter les réalités de notre époque".
Pour son huitième et dernier discours à la tribune des Nations unies, le président américain George W. Bush a tenté de rassurer la communauté internationale, se disant confiant dans l'adoption rapide par le Congrès du plan de sauvegarde élaboré par le gouvernement américain pour enrayer la crise financière. "Ces dernières semaines, nous avons pris des mesures audacieuses pour empêcher une grave perturbation de l'économie américaine, qui aurait eu un effet dévastateur sur les autres économies dans le monde", a-t-il plaidé.
Mais les intervenants qui se sont succédés en cette première journée ont tous été clairs: la solution doit être mondiale. Le président français Nicolas Sarkozy a invité les dirigeants des pays "les plus directement concernés" à se réunir avant la fin de l'année pour tirer les "leçons (...) de la crise financière la plus grave qu'ait connue le monde depuis celle des années 30".
Il a plaidé pour la reconstruction d'un "capitalisme régulé", dans lequel les banques renoncent à la spéculation, régi par des règles prudentielles permettant "d'amortir les chocs au lieu de les aggraver". Nicolas Sarkozy a demandé aux dirigeants de "gérer collectivement les crises les plus aiguës, que nul, pas même les plus puissants d'entre nous, ne peut résoudre seul". "Pour moraliser le capitalisme financier, nous ne pouvons pas attendre", a-t-il avancé.
Même son de cloche du côté de son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. "Le caractère mondial de cette crise implique que les solutions adoptées soient également mondiales et prises dans un cadre multilatéral légitime et reconnu, sans impositions". Il a observé que "les institutions économiques internationales n'avaient aujourd'hui ni l'autorité, ni les instruments dont elles ont besoin pour empêcher l'anarchie de la spéculation". Et de renchérir: "Nous devons les rebâtir sur des bases entièrement nouvelles".
Auparavant, dans une série d'interviews, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait affirmé que les interventions militaires américaines dans le monde avaient contribué à l'effondrement des marchés financiers. "Les problèmes n'apparaissent pas soudainement", a-t-il déclaré au "Los Angeles Times". "Le gouvernement américain a commis une série d'erreurs ces dernières décennies", notamment en imposant un lourd engagement militaire à l'économie américaine. "Il s'agit de coûts importants", a-t-il poursuivi.
Si une grande partie des discours ont été consacrés à la crise financière, le président Bush n'a pas oublié la question du terrorisme. Celui qui avait critiqué l'ONU au long de ses deux mandats, dénonçant son côté bureaucratique et son indécision face à certains défis, a cette fois souligné que des organisations multinationales étaient "plus que jamais nécessaires" pour combattre les extrémistes. Il a déploré que certains pays, comme la Syrie et l'Iran, "continuent à financer le terrorisme".
Enfin, il a mis en garde contre la tentation de penser que la menace terroriste recule. "Ce serait réconfortant" mais "ce serait une erreur", a ajouté George W. Bush. "Les terroristes pensent que le temps est de leur côté, ils ont donc fait de la patience une partie de leur stratégie. Nous ne devons pas leur permettre de réussir".