A l'émission "Question Period", diffusée sur les ondes du réseau CTV, dimanche, le ministre a plusieurs fois refusé de dire si le gouvernement conservateur pourrait encourir un déficit au cours des prochaines années. "Nous nous dirigeons vers un modeste excédent pour cette année financière", a-t-il dit.

MM. Harper et Flaherty soutiennent depuis plusieurs mois, et tout récemment encore au cours de la campagne électorale qui vient de se terminer, qu'Ottawa n'est nullement menacé de déficit. Mais une note de prudence est apparue dans les propos du premier ministre, la semaine dernière, quand il a limité sa promesse de ne pas faire de déficit à l'année financière se terminant en mars prochain.

"D'autres font des conjectures au sujet des prochaines années. Je pense que c'est prématuré", a dit M. Harper.

M. Flaherty a maintenu dimanche que les perspectives économiques canadiennes demeurent meilleures que celles des grands pays industrialisés. Il a aussi réitéré son argument que les banques canadiennes, plus étroitement encadrées et réglementées, sont mieux placées pour résister à la crise actuelle que leurs homologues à l'étranger.

Il a reconnu que dans le contexte du ralentissement économique mondial, le Canada n'est pas une île isolée des événements. Mais il continue de penser que l'économie canadienne peut encore éviter la récession.

M. Flaherty n'a pas donné de précision sur la taille du surplus "modeste" qu'il anticipe pour l'année financière 2008-2009. Dans son budget de février dernier, il projetait un excédent de 2,3 milliards $ pour l'exercice actuel et de 1,3 milliard $ pour 2009-2010.

D'autres se sont montrés moins optimistes; certains analystes du secteur privé ont prédit un déficit fédéral pouvant atteindre les 10 milliards $ en 2009-2010.