Le décret numéro 1111-2011 donne au Centre des services partagés, le fournisseur des biens et services de l’appareil étatique, le droit de conclure, sous certaines conditions, des contrats de gré à gré pour l’acquisition de logiciels. Le décret favorise précisément Microsoft, Oracle Canada, McAfee, IBM Canada, Adobe et Symantec.
La dépendance de gouvernement à l’égard des multinationales de l’informatique est décriée par l’industrie du logiciel libre. Cyrille Béraud, président de l’entreprise Savoir-Faire Linux et de la Fédération québécoise des industries et communautés du libre a récemment été consulté par le président du Conseil du trésor Stéphane Bédard, qui annonçait en janvier son intention d’établir un plan d’action pour l’élargissement de l’utilisation du logiciel libre. Toutefois, l’entourage de M. Bédard est apparu à M. Béraud beaucoup plus favorable à Microsoft qu’au logiciel libre.
«Il y a tout ici pour faire du Québec un leader mondial du logiciel libre, estime M. Béraud, qui avait posé sa candidature à l’investiture péquiste dans Vimont l’an passé. Dans le privé, ça marche bien. Bombardier a pris le virage. Mais l’État, qui est le plus gros employeur au Québec, crée un univers hostile qui ne nous permet pas de créer plus de richesse.»
Le gouvernement de France, qui a pris le virage du logiciel libre, a réduit par dix les coûts de fonctionnement de ses applicatifs.