[Photo : Bloomberg]
Un pâtissier franco-libanais venu chercher amour et fortune à Montréal s'est acheté un gilet pare-balles, a embauché un garde du corps et installé huit caméras de sécurité au-dessus de ses vitrines pleines de croissants et sablés: il avait refusé de payer la «taxe de sécurité» demandée par la criminalité organisée.
A côté de la «grande corruption» impliquant entreprises, partis politiques et mafieux, dévoilée depuis des mois par une commission d'enquête, il existe au Québec une zone d'ombre de même nature qui touche les petits commerçants et artisans.
Ce sont des petites histoires de milliers et non plus de millions de dollars, de petits "soldats" de la pègre, de coups de barre de fer plutôt que de coups de revolver. On n'en parle presque pas.
Est-ce son prénom peu ordinaire - De Gaulle, choisi par son père, grand admirateur du général français - qui le pousse à affronter la pègre montréalaise? Le pâtissier franco-libanais De Gaulle Hélou a été menacé, agressé, les pneus de sa voiture crevés.
C'est en France qu'il réussit comme pâtissier, jusqu'au moment où, pour suivre une Québécoise, il franchit l'Atlantique en 2006.
Bientôt, il reprend un magasin franchisé rue Saint-Viateur, dans un quartier branché de Montréal.
Après quelques mois, d'étranges surprises commencent, raconte-t-il à l'AFP. On lui présente des fausses factures pour des travaux jamais effectués. Il refuse de les payer.
«Je ne savais pas que c'étaient des voyous et que les pâtisseries servaient à blanchir de l'argent», dit-il aujourd'hui.
Attaqué devant son commerce