Retraité, mais toujours entrepreneur

Publié le 18/02/2012 à 00:00, mis à jour le 16/02/2012 à 09:11

Retraité, mais toujours entrepreneur

Publié le 18/02/2012 à 00:00, mis à jour le 16/02/2012 à 09:11

L.A. - Vous êtes au nombre des entrepreneurs pionniers qui ont bâti de grandes entreprises au Québec. Y en aura-t-il d'autres ?

R.M. - Je vous dirais ceci : lorsque Transcontinental est devenue une compagnie cotée en Bourse, il y avait un buzz sur le marché. Ça bougeait beaucoup. Il me semble qu'on ne retrouve pas la même agitation aujourd'hui. Bien sûr, le REA [régime d'épargne-actions] a aidé. On dirait qu'il y a maintenant une réticence à aller en Bourse. C'est vrai qu'aujourd'hui, le capital de risque est plus présent et le financement privé, plus abondant. Mais ce n'est pas nécessairement du financement à long terme. On ne refera pas le REA, mais il faudrait penser à quelque chose d'autre.

L.A. - Quel conseil offririez-vous aux pdg qui nous lisent ?

R.M. - Je trouve qu'il n'y a pas suffisamment de continuité. Les pdg ont souvent une optique à court terme, et les systèmes de rémunération favorisent le court terme. C'est une tendance qui nous est venue des États-Unis, en majeure partie. Pour une entreprise, il faut une vision à long terme. Et je pense que celle-ci se retrouve davantage dans les entreprises contrôlées par des familles. Vous savez d'ailleurs que mes enfants demeurent très impliqués dans l'entreprise.

L.A. - Et que diriez-vous aux jeunes qui pensent à se lancer en affaires ?

R.M. - Il ne faut pas hésiter à plonger. Aujourd'hui, les jeunes sont très bien formés. Ils sont bilingues, sinon trilingues, et leur terrain de jeu, c'est le monde. Je leur dirais donc : «Osez ! Et vous avez le droit à l'erreur. Vous allez simplement acquérir de l'expérience. Mais soyez patients.» Aujourd'hui, on veut devenir riche dès la première année. L'argent viendra. Mais il ne faut pas que ce soit la préoccupation de départ.

L.A. - Est-ce que ce sera difficile de regarder aller vos successeurs ?

R.M. - Quand nous avons recruté un pdg, les gens ont dit : «Rémi va passer son temps à regarder par-dessus son épaule». Bien, je me suis fait un devoir de laisser aller l'équipe. Ils ont parfois dû prendre des décisions qui auraient été différentes si ça avait été de moi, mais je me suis dit : «Allez-y.» C'est dans la tête que ça se passe. Ils sont dans le feu de l'action, ils ont l'information journalière et ils sont bien placés pour agir.

L.A. - Et qu'allez-vous faire maintenant ?

R.M. - J'aimerais faire un peu de mentorat auprès de jeunes entreprises. Je parlais récemment à l'ancien président d'UAP, Jacques Landreville, qui s'est donné ce mandat, et il l'aime bien. Je pourrais donner un coup de main sans charger mon agenda comme avant ! À plus court terme, en mars, je veux faire un dernier tour des unités de l'entreprise pour remercier les gens. Vous savez, j'ai été très présent. Nous avons eu du fun à bâtir. Je vais leur dire dans un langage très simple : «Notre succès, c'est votre succès. Vous y avez collaboré de près. Je veux vous dire merci.»

Rémi Marcoux a fondé Transcontinental en 1976 et en a assuré la direction jusqu'en 2004, année où il est devenu président exécutif du conseil.

Aujourd'hui, TC Transcontinental emploie 10 500 personnes.

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