Les médias européens ont traduit le terme « bad bank »à l'aide de l'expression « structure de cantonnement ». Une telle institution serait chargée de prendre possession des actifs toxiques qui sont actuellement sous la charge de plusieurs banques en difficulté et permettrait de restaurer la stabilité du système financier.

Avant de prendre possession de tout actif, on devra toutefois passer à travers un processus d'évaluation de la valeur des actifs en question, un processus qui risque d'être long. Parmi les actifs concernés, on retrouve notamment les actifs adossés à des prêts hypothécaires qui ne sont plus payés ou simplement des actifs complètement non-liquides.

« Les banques restent dans une position très vulnérable. Le fait est qu'elles souffrent d'un héritage massif lié à une orgie de prises de risques et que cela va prendre un certain temps pour sortir de cette situation », soutenait hier Barack Obama en entrevue à NBC.

« Le gouvernement va devoir soutenir certaines banques et faire quelque chose avec les actifs d'autres qui ne sont pas viables », a-t-il ajouté.

Toutefois, les adversaires de Barack Obama critiquent cette politique qui revient, selon eux, à échanger de l'argent public contre quelque chose qui n'a potentiellement pas de valeur et dénoncent cette idée de « cash for trash ». Certains démocrates estiment d'ailleurs que création d'une « bad bank » pourrait coûter jusqu'à 4.000 milliards de dollars (G$).

Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a d'ailleurs déjà proposé une alternative hybride. Il suggère d'utiliser l'effet de levier des garanties d'actifs, déjà utilisé chez Citigroup et Bank of America, lors de la création d'une structure de cantonnement. Cette façon de faire permettrait au gouvernement d'éviter d'injecter de l'argent public dans la « bad bank ».

La solution de la « bad bank » avait déjà été envisagée par Henry Paulson, l'ancien secrétaire du Trésor, mais il l'avait abandonnée devant la rapidité à laquelle les banques s'effondraient les unes après les autres en octobre dernier.

Avec Le Point et l'Associated Press