Ainsi, UNITAID a identifié 19 produits - provenant de neuf entreprises - qui seraient susceptibles d'être inclus dans cette communauté de brevets qui doit prendre effet à la mi-2010. L'agence a déjà engagé des pourparlers avec plusieurs sociétés pharmaceutiques, dont Gilead, Merck et Tibotec.
UNITAID s'est engagée à fournir jusqu'à quatre millions de dollars de fonds de lancement au cours de 2010.
La communauté de brevets - ou "Patent pool" - permettra de produire des médicaments antirétroviraux de dernière génération pour les pays en voie de développement à bas et moyens revenus, a expliqué à l'AFP le président d'Unitaid Philippe Douste-Blazy qui a qualifié cette perspective "de pas énorme pour l'humanité".
Toutefois, les compagnies pharmaceutiques s'engagent à confier leurs brevets sur une base volontaire. Pour ceux qui le veulent la "communauté" les mettra en contact avec des laboratoires et des fabricants de génériques pour la production à bas prix de médicaments à dose combinée fixe, soit des comprimés incluant les molécules associées pour la trithérapie et dont les brevets sont détenus par des entreprises différentes, a expliqué le président d'Unitaid, M. Douste-Blazy.
La mise en commun des brevets devrait aussi permettre de produire des médicaments dosés et conditionnés spécialement pour les enfants, ce qui représente jusqu'à 10% des besoins actuels en traitements contre le sida.
Médecin sans frontière réagit
L'annonce de la création de la communauté de brevets a été saluée par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) comme «un pas décisif pour améliorer l'accès aux médicaments dans les pays en voie de développement».
Michelle Childs, directrice de la politique de témoignage de la Campagne pour l'accès aux médicaments essentiels de MSF, a noté qu'étant donné que la participation à la communauté se ferait sur la base du volontariat, l'issue finale dépendrait des décisions des détenteurs de brevets. « Maintenant que la communauté de brevets a reçu le feu vert, les détenteurs de brevets doivent passer d'un soutien de principe à des engagements fermes et formels », a-t-elle dit dans un communiqué.
«Cette décision permettra d'augmenter la disponibilité et de baisser les prix, de façon à ce davantage de gens, dans nos pays, puissent être mis sous ARV [médicaments antirétroviraux permettant de prolonger la vie des personnes atteintes du VIH] ; c'est certainement un pas en avant vers l'accès aux traitements pour tous », a pour sa part déclaré à IRIN/PlusNews, Sam Kibanga, coordinateur national du Forum ougandais des réseaux de personnes vivant avec le VIH/sida.
Avec AFP et IRIN/PlusNews
