Il y a des éoliennes même là où il n'y a jamais de vent... Photo : Bloomberg.
«Autant en emporte le vent». Tel est le nom de l’opération poicière italienne qui a permis de lancer 4 mandats d’arrêt et de placer sous séquestres 7 parcs éoliens pour «escroquerie organisée» dans le secteur de l’environnement.
L’enquête a débuté en 2007 et portait essentiellement sur l’activité d’une quinzaine de personnes. Un mandat d’arrêt a été émis pour quatre d’entre elles, dont Oreste Vigorito, président de l'entreprise énergétique IVPC, qui sont accusées d'avoir détourné des subventions publiques pour la réalisation de parcs éoliens dans le sud de l’Italie.
Pour recevoir davantage d'aides, les accusés auraient falsifié des documents, attestant qu'ils étaient propriétaires de terrains, et gonflé par un «mécanisme compliqué» le montant qu'ils avaient à disposition pour construire les parcs, selon Mario Imparato, commandant de la police d'Avellino, près de Naples.
Les sept parcs saisis se trouvent en Campanie et Sicile. Il existe de forts soupçons d'infiltrations mafieuses, selon Mimo Fontana, président, Sicile, de Legambiente, une association italienne de protection de l'environnement.
«L’Italie est devenue un Eldorado factice pour les éoliennes, car le prix du kilowatt-heure (kWh) est trois fois supérieur à celui des autres pays européens», a dit à l’AFP Carlo Ripa di Meana, président du Comité national du paysage, une association de défense de l'environnement.
«Grâce aux subventions régionales et européennes, une installation peut devenir rentable dès la deuxième année. C’est n’importe quoi. Il ne faut donc pas s’étonner de voir cette industrie attirer massivement les investissements mafieux», a-t-il poursuivi.
D’ailleurs, l'hebdomadaire Io Donna, du groupe Corriere della Sera, a récemment révélé qu’il y a déjà en Sicile 900 éoliennes de plus de 100 mètres de haut et un millier en construction, «même là où le vent n’a pas la force de les faire tourner»…
Avec AFP.