L.A. - Peut-on envisager de transférer de l'eau entre bassins versants canadiens ?
L.V. - C'est très difficile de répondre à cette question sans parler de la taille des projets et de leur raison d'être. Nous avons intérêt à être prudent par rapport à un projet comme l'eau du Nord. [Le projet proposé par Pierre Gingras et l'Institut économique de Montréal prévoit le détournement d'une certaine quantité d'eau de plusieurs rivières de la baie James vers les Grands Lacs.] Quand on examine les risques qui y sont associés, cela ne paraît pas du tout gagnant.
L.A. - Comment protéger les écosystèmes des bassins versants en cas de prélèvement ?
L.V. - Il serait extrêmement imprudent d'ouvrir un tel commerce. Le Canada est dans une position fragile à cet égard en raison de l'Accord de libre-échange nord-américain. L'article 315, notamment, spécifie que nul pays ne peut restreindre l'exportation d'une ressource une fois le commerce établi.
L.A. - Quelles lois les gouvernements devraient-ils adopter concernant les exportations d'eau en vrac ?
L.V. - Il faudrait rouvrir l'ALENA pour en exclure complètement un éventuel commerce de l'eau.
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