Certains produits saisonniers représentent une mine d'or pour les producteurs québécois. Pensons par exemple au sirop d'érable. D'autres sont cependant un mal nécessaire, comme les poinsettias dont nous décorons nos maisons à Noël.

" Il n'y a pas d'argent à faire avec ça ", lance Sylvain Cléroux, des Serres Sylvain Cléroux, de Laval, le plus important producteur de poinsettias du Québec (130 000 plantes par an).

La production du poinsettia, qui est cultivé en serre, est coûteuse, parce qu'elle requiert beaucoup d'énergie. De plus, cette plante est vendue à un faible prix, entre 5 et 10 $ habituellement.

C'est pourquoi de nombreux producteurs québécois ont abandonné cette culture depuis quelques années, indique M. Cléroux. Le Québec a produit 687 000 poinsettias en 2008, par rapport à 929 000 en 2007, selon Statistique Canada.

" Nous ne faisons aucun profit avec les poinsettias, mais nous les cultivons parce que cela nous permet de maintenir nos emplois pendant toute l'année ", précise M. Cléroux.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Chantal Grégoire en produit 25 000 par an. " Cela couvre les frais fixes, mais rien de plus ", souligne la propriétaire des Serres Chemin des îles, à Lévis.

" Les Ontariens ont pris une bonne part de notre marché, affirme Mme Grégoire. Probablement parce qu'ils bénéficient d'une température plus douce, ils doivent moins chauffer leurs serres et dégagent une meilleure marge bénéficiaire que nous. " En 2008, la production ontarienne de poinsettias a atteint près de 4 millions de plants, en baisse d'environ 360 000 plants par rapport à 2007.

Pour votre culture (personnelle), le nom poinsettia a été donné à cette plante à grosses fleurs rouges en l'honneur un botaniste Joel Roberts Poinsett (1779-1851), qui a été le premier ambassadeur des États-Unis au Mexique.