En raison des inquiétudes sur la santé publique soulevées à Sept-Iles et à Mont-Laurier, le Parti Québécois a demandé hier au gouvernement Charest d'adopter un moratoire sur l'exploitation et l'exploration de l'uranium. L'opposition officielle demande que soit étudié l'impact de l'uranium sur la santé et l'environnement avant que son exploration ne soit permise.
"Les effets directs et indirects de la prospection de l'uranium sur la santé et l'environnement ne sont actuellement pas suffisamment documentés par les experts", a indiqué la députée de Duplessis, Lorraine Richard, qui rappelle que le projet d'exploration d'uranium du lac Kachiwiss se trouve à quelques kilomètres de la seule source d'eau potable de Sept-Iles. "Depuis plusieurs mois, on procède à de la prospection intensive dans la région des Hautes-Laurentides et cela soulève des doutes auprès de la population. Or, il faut agir de manière responsable et faire la démonstration que c'est sans danger avant d'aller plus loin", a dit le député de Labelle, Sylvain Pagé.
Dernièrement, le conseil municipal de Sept-Iles a joint sa voix aux groupes qui réclament un moratoire complet sur les travaux d'exploration et d'exploitation près de la municipalité. Un groupe de médecins s'étaient précédemment dits prêts à quitter la région si ces activités d'exploration se poursuivaient.
En entrevue au journal Le Nord-Est de Sept-Iles (30 décembre 2008), le directeur général de l'Association de l'exploration minière du Québec, Jean-Pierre Thomassin, a affirmé qu'il "n'y a aucun risque à la prospection d'uranium", ajoutant être "surpris de la sortie des médecins. Ils n'ont aucune preuve de ce qu'ils avancent. Je suis certain que la fameuse Coalition Sortons le Québec du nucléaire est derrière tout ça".
Selon l'Association de protection de l'environnement des Hautes-Laurentides, il existerait un lien entre la prospection d'uranium et l'exposition au radon résidentiel. "Même si statistiquement, peu de gens seront directement affectés par le radon (2% après 70 ans d'exposition), les fumeurs de tabac, les femmes enceintes, les jeunes enfants en pleine croissance, particulièrement ceux dont la chambre à coucher est située au sous-sol, sont les plus exposés. Notre région est reconnue pour sa prévalence élevée de cancers du poumon; le tabagisme ne serait pas le seul facteur en cause", avait affirmé François Lapierre, porte-parole de l'Association de protection de l'environnement des Hautes-Laurentides. Le journal L'Écho de la Lièvre du 26 janvier, qui rapporte ces propos, ajoute que selon l'Association pulmonaire du Québec, 10 % des décès par cancer du poumon seraient associés à l'exposition au radon.
