Les deux élections, coup sur coup, au Canada et au Québec, doublées d'une crise politique sans précédent à Ottawa, ont aussi retardé l'application de mesures pour faire face à la crise économique, a dénoncé Mme Carbonneau.
La présidente de la CSN attend donc des mesures plus vigoureuses pour faire face à la situation économique dans le prochain budget du gouvernement fédéral, qui sera déposé le 27 janvier à Ottawa. Là-dessus, Mme Carbonneau lance un avertissement très clair au premier ministre Stephen Harper:"il ne s'agit pas de distribuer des boîtes de bonbons aux entreprises".
Mme Carbonneau a aussi annoncé que la CSN et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) vont recommander à toutes leurs instances, au cours de la prochaine année, la mise en place d'un front commun entre les deux plus grandes organisations syndicales de la province pour mener la prochaine ronde de négociations dans le secteur public québécois.
Ce front commun, s'il voit le jour, permettrait de négocier au nom de près de 200 000 travailleurs, dont les conventions collectives viennent à échéance en mars 2010, après cinq années de décret gouvernemental. La prochaine ronde de négociations devrait s'amorcer l'automne prochain.
En matière de santé, la CSN estime que le recours au privé devrait être mieux encadré par le gouvernement du Québec. Selon sa présidente, le premier ministre Jean Charest devrait retarder l'application de la loi 33 portant sur les cliniques privées en chirurgie jusqu'à ce que les tribunaux se soient prononcés sur la cause présentée par la CSN et la FTQ.
Sur le front syndical, en 2008, la CSN a connu 25 conflits de travail qui ont touché près de 3800 travailleurs. Elle note une recrudescence de conflits dans les centres d'hébergement privés, mais des percées significatives dans le secteur de l'hôtellerie.