Qu’on ne se réjouisse pas trop vite. Ces emplois miracles d’octobre tiennent davantage à des recrutements temporaires pour l’organisation des élections fédérales qu’à la vigueur de l’économie. À défaut d’élections, le tableau de l’emploi aurait viré au rouge.
Dans les autres secteurs, le tableau en teintes de gris traduit mieux les coûts élevés du capital qui entrainent l’économie vers une récession.
«Ces facteurs devraient exercer un impact plus prononcé sur l’emploi au Canada», estime Paul Ferley, économiste en chef adjoint à la RBC. Les économistes s’accordent pour dire que d’autres baisses sont encore à venir.
Mais le Canada restera tout de meme loin du «carnage» américain, pense Avery Shenfeld. «Après tout, le secteur privé aura tout de même créé 56 000 emplois en octobre», ajoute-t-il.
Toutefois, toute tentative d’extrapoler de vraies tendances à partir de chiffres mensuels est hasardeuse. Avery Shenfeld regarde plutôt en arrière et remarque que, depuis décembre dernier, l’économie canadienne a créé 20 000 emplois par mois en moyenne, dont 60% proviennent du secteur privé.
L’Alberta et le Saskatchewan mènent toujours le bal de la création d’emplois. Même en Ontario, où la crise manufacturière fait rage, le nombre d’emplois a augmenté de 1,1%.
«La stabilité de l’emploi au Canada est remarquable», note Douglas Porter, économiste à la BMO. «S’il reste encore des doutes sur la résilience du Canada par rapport aux États-Unis, les chiffres d’emplois des deux derniers mois les ont effacé», dit-il.
De ce fait, même si des baisses sont attendues, les économistes restent plutôt souriants. Le taux de chômage actuel de 6,2% demeure proche du taux de plein emploi tel que le définit la Banque du Canada.