La vitesse de réaction des intervenants économiques serait également un facteur de plus en plus important. «Time is money», a résumé M. Saint-Laurent, qui affirme que Montréal pourrait peut-être, à l’instar de plusieurs États américains ces dernières années, tenter de se démarquer par leur capacité d'agir et de réagir rapidement aux besoins des entreprises à la recherche d'un lieu d'implantation.
Également, suggère-t-il, une réflexion est peut-être à faire sur la période que les gouvernements accordent à un projet pour en mesurer sa rentabilité. Or, au lieu d'évaluer les projet que par la lorgnette d'une période de plus ou moins trois ans, comme c'est le cas au Québec, plusieurs États mesurent les projets sur une période beaucoup plus longue, de dix ans par exemple.
Prenant soin de ne pas suggérer de solutions toutes faites aux défis complexes de l'attractivité de Montréal, M. Saint-Laurent a aussi insisté sur le fait que les incitatifs traditionnels (fiscaux et autres) ne constituent qu'un facteur parmi d'autres dans la prise de décision des entreprises d'investir ou non dans une ville.
«L'accès à la main-d'oeuvre, aux universités, aux centres de recherche, à la qualité de vie, à la bouffe, à la culture, aux sports... Tout cela est tout aussi important. C'est incroyable le nombre d'entreprises qui, au final, vont dire avoir choisi de s'implanter ici, simplement parce que Montréal est plus l'fun qu'ailleurs. Bref, quoi qu'on dise, l'économique n'est pas en porte-à-faux avec le culturel, le gastronomique et le festif. Ça, c'est très clair.»
Le tiers des investissements
Actuellement, Montréal compterait quelque 2000 filiales d'entreprises étrangères. Ces dernières engrangeraient 165 000 emplois directs dans le Grand Montréal, soit 9% du total des emplois, mais plus de 20% du PIB de la même région.