Hors du plan de sauvetage point de salut ?

Publié le 30/09/2008 à 00:00

Hors du plan de sauvetage point de salut ?

Publié le 30/09/2008 à 00:00

Le Non de la Chambre des représentants a amené plusieurs économistes à identifier des alternatives pour répondre à la crise.

S’il existe une idée sur laquelle tous s’accordent, c’est qu’une solution doit être trouvée, et vite ! Car l’histoire récente est riche en enseignements sur les dangers de l’immobilisme.

Un exemple d’intervention efficace vient de Suède où après le dégonflement d’une bulle immobilière, l’État avait injecté des fonds dans le système bancaire. Cette quasi-nationalisation avait permis une relance efficace de l’activité économique, mais les actionnaires des banques avaient été les grands perdants.

«Cette solution néo-socialiste équivaudrait à une excommunication pour les républicains adeptes du marché libre», ironise Avery Shenfeld, économiste à la CIBC.

Une solution de marché risquée

Le contre-exemple est japonais. Pour s’être retrouvé au début des années 90 au centre d’une crise financière, le Japon avait choisi la voie du libéralisme. L’État avait alors laissé les banques trouver elles-mêmes leurs propres solutions. Ce qui a suivi a été une décennie de croissance molle, avec des banques en éternel ballotage pour leur survie, incapables de financer la relance de l’activité économique.

La solution intermédiaire est celle d’un plan Paulson modifié. Encore faudrait-il que les Américains soient suffisamment convaincus de son utilité pour que les élus se permettent de voter un oui sans s’exposer aux foudres des électeurs.

«Le rejet du plan traduit le fossé entre Wall Street et Main Street», commente Jeff Rubin, économiste en chef à la CIBC. À son avis les Américains n’ont pas encore pris conscience de la gravité de la crise. « Il leur faudrait encore un trimestre ou deux avant que les ennuis de Wall Street ne les rattrape dans leur quotidien. L’inconvénient est que le système financier ne peut pas se permettre ce délai», explique Jeff Rubin.

Quelles alternatives?

Dans l’attente des économistes suggèrent des alternatives. Lucian Bebchuk de Harvard a suggéré la création d’un fonds privé cofinancé par l’État pour tenter de liquider sur les marchés ces actifs dépréciés.

D’autre part, les banques pourraient être contraintes à lever des fonds sur les marchés, peu importe le prix et l’effet de dilution sur les actionnaires existants. Ou encore, les banques plus solides rachèteraient à vil prix les institutions défaillantes, tel qu’a été le cas ces derniers jours pour Washington Mutual ou Wachovia.

«L’inconvénient de cette approche au cas par cas est que l’État pourrait se retrouver à payer plus cher en bout de ligne si les banques défaillantes ne trouvent pas preneur et que la nationalisation complète ne peut être évitée», explique Andrew Garthwaite, économiste au Crédit Suisse.

Une autre solution serait que l’État consolide les fonds de la FDIC, le fonds d’assurance pour les déposants, et en contrepartie laisse les banques mourir de leur belle mort, organisant une liquidation de leurs actifs au plus offrant. «Cette voie est risquée puisqu’elle comporte la possibilité de faillites en série qui éroderait encore davantage la confiance dans le système», souligne Avery Shenfeld.

Rétablir la confiance

Or, la chute de la confiance se traduit déjà par des taux prohibitifs sur les marchés monétaires, les banques ne prenant pas le risque de se prêter entre elles. «Si la tendance ne s’inverse pas, les Etats-Unis pourraient entrer en récession pour un certain temps et la Réserve fédérale n’aura d’autre choix que de baisser à nouveau les taux d’intérêts», explique Sal Guatieri, économiste à la BMO.

La Réserve fédérale pourrait aussi être contrainte d’intervenir sur les marchés monétaires pour compenser le gel du marché interbancaire.

Plus les économistes examinent le problème sous tous les angles possibles, plus ils soulignent la nécessité d’un plan modifié en toute urgence.

«Il est crucial que le plan passe maintenant, pour contrer une série de dégâts systémiques», affirme Jeff Rubin.

«On ne sait pas à quel niveau le S&P500 doit chuter pour le Congrès y voit clair», ironise Andrew Garthwaite. «Sans doute faudrait-il brandir le risque d’une banqueroute de la FDIC pour réveiller les législateurs !», ajoute-t-il.

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