Le climat se dégrade à Saint-Ferdinand, dans la région de l'Érable, alors que mise en demeure et gros mots ont fusé lors de la dernière séance du conseil municipal entre pro et anti éoliens et que le maire menace de faire intervenir les services policiers.
«Je n'accepterai pas que des gens viennent me crier après», a dit le maire de Saint-Ferdinand, Donald Langlois, aux lendemains d'une séance publique du conseil municipal particulièrement houleuse. La prochaine séance du conseil, en août, pourrait se dérouler sous surveillance policière, a-t-il ajouté.
Lors de la dernière séance du conseil tenue lundi dernier, une cinquantaine de citoyens ont exprimé leur désaccord à l'implantation d'éoliennes d'une façon radicale, avec la remise d'une mise en demeure au maire et aux conseillers, les enjoignant de faire cessser les travaux préparatoires à l'installation d'éoliennes. La salle, bondée, n'avait pas suffisamment d'espace pour tous. Des gens ont dû se masser à l'entrée afin de participer à l'événement.
D'une valeur de 400 M$, ce projet prévoit la mise en place d'au moins 50 éoliennes qui produiront 100 mégawatts d'électricité. La multinationale Enerfin en est le promoteur.
De l'intimidation
Lors de la séance, le Regroupement pour le développement durable des Appalaches (RDDA), qui s'oppose à l'implantation d'éoliennes industrielles, a réclamé davantage d'informations sur un projet qu'ils disent conçu dans le secret et sans consultation publique.
Le porte-parole du RDDA, Pierre Séguin, a également affirmé que plusieurs membres du regroupement font face à de l'intimidation de la part de ceux qui sont en faveur du projet. «On essaie également de nous faire croire que la construction et l'exploitation des éoliennes n'auront à peu près aucun impact sur notre milieu ce qui est peu crédible. On n'aborde jamais les problèmes causés par le bruit. On laisse également miroiter aux propriétaires terriens qu'ils pourraient encaisser des compensations allant jusqu'à 18 000 $ par éolienne par année. C'est vraiment exagéré», a dit Pierre Séguin.
Bas-du-Fleuve
Chapeautée par le RDDA, une rencontre d'information aura lieu en août avec des spécialistes de l'éolien du Bas-du-Fleuve, une région qui manifeste beaucoup de résistance face à l'implantation d'éoliennes de 125 mètres de hauteur à 500 mètres des résidences.