Alors que le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a passé une deuxième nuit à la prison new-yorkaise de Rikers Island, Jeffrey Shapiro, l'avocat de sa victime présumée, a écarté toute idée d'affabulation ou de relation sexuelle consentie.

Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol samedi sur une femme de chambre de l'hôtel Sofitel où il séjournait à New York, était incarcéré mercredi à Rikers Island, gigantesque complexe pénitentiaire de 14 000 détenus. En raison de sa notoriété, il est détenu dans une cellule individuelle d'une aile spéciale de la prison, pour le prémunir d'une éventuelle agression de codétenus, selon l'administration pénitentiaire.

D'après Norman Seabrook, président du syndicat des surveillants pénitentiaires, M. Strauss-Kahn a été placé par précaution sous surveillance anti-suicide, jour et nuit, après un examen psychologique pratiqué sur chaque détenu à son arrivée. "DSK" n'a pas attenté à son intégrité physique, selon un autre responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Stephen Morello, porte-parole de l'administration pénitentiaire, a expliqué que M. Strauss-Kahn prend ses repas dans sa cellule. Il peut occasionnellement en sortir et a le droit à une heure de promenade par jour à l'air libre dans une cour.

Dans l'attente de son procès, il n'est pas tenu de porter l'uniforme de la prison. Il peut choisir ses vêtements, a ajouté M. Morello, à l'exception des chaussures qui doivent être dépourvues de lacets. Il a accès dans la journée à une pièce où il peut regarder la télévision, y compris les informations, selon M. Seabrook.

Le directeur général du FMI, 62 ans, nie l'ensemble des faits qui lui sont reprochés, selon ses avocats. Il est poursuivi pour agression sexuelle, tentative de viol, séquestration, attouchements forcés, des chefs passibles de plus de 70 ans de prison au total s'il est reconnu coupable.