«Les filles vont rarement au bar du chantier le samedi parce qu’elles se font trop achaler, peut-on lire entre autres témoignages dans l’avis du Conseil du statut de la femme. Elles se sentent comme un morceau de viande au milieu d’un troupeau. Les gars, ils disent ce qu’ils pensent. Et ce n’est pas toujours beau à entendre».
En entrevue avec LesAffaires.com, la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, a tenu à préciser que malgré l’enquête menée sur le chantier de la Romaine, entre autres, la situation des travailleuses de la construction sur les chantiers d’Hydro-Québec ne pouvait être considérée comme pire qu’ailleurs.
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Malgré leur intérêt pour le domaine de la construction, les femmes ne représenteraient que 1,3 % des travailleurs de la construction (2 067 sur 159 166 travailleurs en 2011), en raison selon le Conseil, «du harcèlement, de l'intimidation et de la discrimination que nombre d'entre elles subissent sur les chantiers».
Malgré leurs compétences, 62% des travailleuses quitteraient les chantiers après cinq ans, la plupart pour ne plus jamais y remettre les pieds. La discrimination serait responsable d’au moins la moitié de ces changements de carrière.
Des sanctions pour les entrepreneurs fautifs
La présidente du Conseil soutient par contre, qu’à titre de société d’État, Hydro-Québec pourrait jouer un rôle de leader dans l’industrie québécoise de la construction en imposant à ses sous-traitants des mesures qui pourraient aider rapidement au maintien en emploi des travailleuses sur ses chantiers.
En plus d’intervenir pour mettre fin au harcèlement, à l’intimidation et à la discrimination sur les chantiers, le Conseil recommande de retirer les permis des entrepreneurs en construction condamnés pour harcèlement sexuel ou discrimination à l’endroit des travailleuses.