La direction n'a pas caché sa surprise de voir l'institution tout à coup mêlée à pareille affaire. Chiheb Esseghaier était un étudiant au doctorat en sciences de l'énergie et des matériaux sans histoire sur lequel l'Institut n'avait rien de particulier à raconter.
Il avait été rencontré sur le campus en janvier par son nouveau directeur de thèse, le professeur Tsuneyuki Ozaki, et n'y avait pas été revu ensuite, puisqu'il en était à rédiger sa thèse, attendue pour l'automne 2014.
Mme Martineau n'était pas en mesure de dire si les installations et laboratoires auxquels Chiheb Esseghaier avait eu accès à l'Institut entreposaient des matières dangereuses, mais elle a assuré que, dans tous les cas, l'étudiant aurait eu du mal à se les approprier.
« Au niveau des laboratoires, il y a un protocole, a-t-elle précisé. Les professeurs qui opèrent ces laboratoires le font selon les règles de l'art. Il y a toutes sortes de normes et de règles qui gèrent et qui encadrent ces activités. »
Pendant ce temps, l'Iran a nié toute implication dans ce présumé projet d'attentat terroriste.
Un porte-parole du ministre des Affaires étrangères de l'Iran, Ramin Mehmanparast, a soutenu devant des journalistes, mardi, que les objectifs politiques et idéologiques d'al-Qaïda étaient incompatibles avec ceux de l'Iran. Il a qualifié l'hypothèse canadienne de nouveau chapitre d'une hostilité contre Téhéran.
Parmi les hypothèses étudiées par les autorités canadiennes figure en effet celle que les deux suspects aient été commandités par des membres du réseau terroriste al-Qaïda basés en Iran.
Les policiers fédéraux ont cependant précisé que rien n'indiquait que l'État iranien était mêlé à ce complot.