Moins d'un an avant le sommet mondial sur le climat de Copenhague, la Chine fourbit ses armes. C'est aux importateurs à payer pour les émissions de CO2 de l'atelier de la planète, avertissent les autorités chinoises.
«Nous fabriquons des produits qui sont consommés par les autres. Cette quote-part des émissions doit être prise en compte par les consommateurs et non par les producteurs», a dit le ministre chinois responsable des dossiers de l'énergie et des changements climatiques, Gao Li.
Principal négociateur des futures négociations sur le climat qui auront lieu en décembre à Copenhague, Gao Li estime que ces émissions liés aux produits exportés représentent de 15 à 25% du total des émissions de CO2 de l'Empire du Milieu. Selon un institut de recherche d'Oslo cité par le quotidien financier parisien Les Échos, un tiers des émissions chinoises sont liées aux produits exportés, dont 9% pour les biens vendus aux États-Unis et 6% pour l'Europe.
L'idée du ministre Gao Li constitue l'écho de précédentes propositions de l'administration Obama visant à imposer des taxes carbones sur les produits provenant de pays n'ayant pas pris d'engagements en vue de limiter leurs émissions de CO2. Ce qui vise particulièrement la Chine. Le ministre chinois a avancé que ce serait «un désastre, une injustice si les États-Unis imposaient des taxes à l'importation pour les produits chinois. Cela pourrait être le début d'une guerre commerciale».