L’offre rejetée lundi représente une prime de 31% par rapport au cours de clôture de Cadbury vendredi. Cadbury a justifié ce rejet parce que l’offre de Kraft «sous-évalue fondamentalement le groupe et ses perspectives» de croissance.

Selon Kraft, numéro un de l'alimentation en Amérique du Nord, cette opération donnerait naissance à un groupe dont le chiffre d'affaires serait d'environ 50 milliards de dollars. Kraft parle aussi de synergies «importantes» en terme de chiffre d'affaires sur le long terme ainsi que d’économies estimées à 625 millions de dollars par an avant impôt.

Le nouveau géant serait en excellente position sur des marchés émergents, comme l'Inde, le Mexique, le Brésil, la Chine et la Russie, et dégagerait une croissance accélérée, selon la pdg de Kraft Irene Rosenfeld. Cette dernière juge que le portefeuille du britannique «hautement complémentaire» de celui de Kraft.

D’autre part, des analystes évoquent une possible surenchère de concurrents comme l'américain Mars, l'anglo-néerlandais Unilever ou le numéro un mondial de l'alimentation, le suisse Nestlé, qui s'était récemment dit prêt à saisir les opportunités qui se présentent.

Les investisseurs, en tout cas, ont propulsé le titre Cadbury bien au-delà du prix offert par Kraft. Il bondissait de 41,20%, à 802 pence, en mi-journée.

Au cours du premier semestre, Cadbury a pratiquement triplé son bénéfice après la vente de sa division boisson et l'augmentation des ventes de son chocolat. Cadbury est aussi un grand joueur dans l’industrie des bonbons et chewing-gums.

Cadbury, anciennement Cadbury-Schweppes, a cédé l'an dernier sa division Americas Beverages et a vendu sa filiale Australia Beverages à la brasserie japonaise Asahi en avril dernier.

Kraft Foods détient entre autres les biscuits LU et Oreo, les cafés Maxwell et Carte Noire, les chocolats Milka et Côte d'Or, sans oublier les plats préparés. Il réalise la moitié de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.

Avec Reuters