Analyse: les investisseurs privilégient les obligations

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Analyse: les investisseurs privilégient les obligations

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

Cette vague grandissante pourrait durer, pensent les experts consultés.

Alors que le crédit bancaire se fait rare, les sociétés qui veulent financer des acquisitions ou des investissements dans leurs infrastructures n'hésitent pas à s'endetter en émettant des obligations qui offrent des rendements supérieurs à ceux de titres gouvernementaux semblables.

Un type de placement très populaire

En Europe, la pharmaceutique Roche n'a eu aucune difficulté à réaliser une émission de 14,3 milliards de dollars américains (G$ US) durant la dernière semaine de février afin de financer en partie l'achat de Genentech.

Plus près de nous, Vidéotron a récemment annoncé une émission d'obligations aux États-Unis d'une valeur de 200 millions de dollars américains (M$ US). Devant l'engouement suscité par le placement, Vidéotron a augmenté son émission à 260 M$ US. Le rendement annuel de 9,35 % y est sûrement pour quelque chose.

" La principale raison de la popularité des obligations de sociétés, c'est que l'écart de taux entre elles et les obligations gouvernementales n'a jamais été aussi prononcé depuis la dépression des années 1930 ", dit Jean-Pierre D'Agnillo, gestionnaire de portefeuilles, titres à revenu fixe, chez Investissements Standard Life.

Cet écart, qui se veut une prime de risque, est historiquement d'environ 70 à 80 points de base, toutes échéances confondues. Or, l'écart est présentement de 325 à 350 points de base (3,25 % à 3,5 %), précise M. D'Agnillo.

La vogue des obligations de sociétés a commencé en décembre aux États-Unis et au retour des Fêtes au Canada, en raison des difficultés des marchés boursiers, précise-t-il.

Carl Simard, président de Medici, croit que la popularité du produit tient d'abord à la préservation du capital. Si une entreprise fait faillite, les détenteurs d'obligations sont remboursés avant tous les actionnaires.

M. Simard prévient que la popularité des obligations de sociétés sur les marchés secondaires fait en sorte que les titres gagnent en valeur, ce qui réduit leur rendement global.

Répartir le risque avec les fonds négociés en Bourse

Dans le but de mieux répartir le risque, de nombreux épargnants choisissent les fonds négociés en Bourse spécialisés dans les obligations de sociétés depuis le début de 2009.

" Le Fonds canadien d'obligations de sociétés iShares (XCB) a recueilli des investissements totaux de 200 M$ en janvier et février. À titre comparatif, le deuxième fonds le plus populaire a amassé environ 50 M$ ", souligne Heather Pelant, directrice des fonds indiciels iShares de Barclays.

Mme Pelant soutient que la popularité du fonds tient au fait que les investisseurs veulent éviter d'être exposés au risque inhérent à l'achat d'obligations d'une seule société. En investissant dans un fonds, ils peuvent donc répartir le risque en misant sur une multitude de sociétés.

M. D'Agnillo croit lui aussi que les fonds d'obligations de sociétés dont les frais de gestion sont raisonnables constituent de bons outils de placement dans le contexte actuel.

" Les agences de crédit ont prévenu à la fin 2008 que le taux de défauts de remboursement mondial des entreprises pourrait passer de 3 à 20 % au cours des 12 prochains mois. Dans ce contexte, mieux vaut répartir le risque ", dit-il.

Carl Simard précise qu'il existe des fonds négociés en Bourse pour toutes les catégories d'obligations de sociétés. Les plus aventureux pourront investir dans des fonds d'obligations de pacotille, qui présentent à la fois les rendements et les risques de défauts les plus élevés.

 

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