" Les dirigeants d'entreprise devraient avoir des opinions "

Publié le 05/02/2011 à 00:00, mis à jour le 21/02/2011 à 15:01

" Les dirigeants d'entreprise devraient avoir des opinions "

Publié le 05/02/2011 à 00:00, mis à jour le 21/02/2011 à 15:01

Par Marie-Claude Morin

Marcel Côté, Associé principal et cofondateur, Secor. Le conseiller en gestion déplore d'absence du milieu des affaires dans les grands débats publics.

Récemment, la Banque Laurentienne a refusé de prendre position sur la question de l'avenir des commissions des valeurs mobilières. Les entreprises devraient-elles se mêler des débats publics ?

Oui, les dirigeants d'entreprise devraient avoir des opinions sur les grandes questions de l'heure. C'est leur devoir d'articuler des positions, parce qu'ils représentent des employeurs et des agents économiques importants. S'ils ne le font pas, il y a un grand déséquilibre sur la place publique. Tous les autres groupes de la société civile, dont les syndicats, parlent beaucoup, alors que le monde des affaires exerce un droit de réserve qu'il ne devrait pas exercer, selon moi. Dans le dossier du gaz de schiste, par exemple, le milieu des affaires ne s'est pas fait entendre du tout. Ce n'est pas normal : c'est un des plus gros développements de ressources du Québec.

Pourquoi les dirigeants ne prennent-ils pas plus position ?

Les entreprises craignent de se mettre des clients à dos. Pour elles, malheureusement, être un bon citoyen corporatif n'implique pas de participer au débat public. De plus, les gens d'affaires ne se sentent pas très à l'aise sur la place publique. Les chefs syndicaux et les artistes y sont habitués, mais ce n'est pas le cas des dirigeants d'entreprise et ils sont souvent gauches. Résultat, ils interviennent avec leurs gros sabots, sans subtilité. Par ailleurs, des personnalités d'affaires ayant participé au débat sur l'emplacement du CHUM et à celui sur le projet du Casino et du Cirque du Soleil au bassin Peel ont été refroidies par les réactions violentes qu'ont suscitées leurs prises de position.

Quel genre d'interventions devrait-on espérer ?

Je souhaite que les dirigeants d'entreprise interviennent plus, mais aussi qu'ils le fassent intelligemment, c'est-à-dire dans un esprit de dialogue. Il faut des arguments solides, qui résistent à l'analyse, plutôt que des menaces. Ils devraient, par exemple, se faire entendre sur le déficit, le système de santé, les grands projets et l'environnement. Évidemment, cela doit se faire ouvertement, pas derrière des portes closes. On peut penser à des appuis publics à des personnes ou à des organismes, des lettres ouvertes, des discours ou des interventions publiques. Les gens à la tête d'organisations devraient traduire leur savoir et leur expérience en opinions contribuant au débat public.

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