L'entrepôt de l'Halloween n'ouvre que deux mois par année, le temps de vendre des costumes et des décorations pour la fête du 31 octobre. Tous les ans, depuis 19 ans, il change d'emplacement. En 2010, le magasin s'est installé au Faubourg Sainte-Catherine, dans " un de nos plus grands espaces au cours des dernières années ", dit Kim Auclair, conseillère en vente.

Il y a de plus en plus de ces magasins éphémères au Québec. Les propriétaires d'espaces commerciaux ont changé d'attitude face à ceux-ci, dit Bruce Monro, courtier chez Avison Young. " Avant, ils n'étaient pas intéressés par ce genre de commerce, de peur de manquer un client plus stable. Maintenant que le marché a ralenti, les propriétaires les trouvent très intéressants. "

Les grands joueurs du commerce de détail s'intéressent à cette tendance. Après avoir ouvert 90 magasins temporaires pour la période des Fêtes l'an dernier, le géant américain Toys R Us en ouvrira 600 cette saison aux États-Unis, ce qui doublera temporairement ses effectifs et son nombre de magasins.

Le phénomène ne risque pas de se volatiliser à court terme : l'association américaine des agents immobiliers prévoit des taux d'inocupation dans les centres commerciaux allant jusqu'à 12,8 %, en 2011.

Dans certains cas, ces magasins temporaires servent à tester un marché ou à lancer un produit en créant un événement. Ainsi, le Windows Café ne s'était installé que quelques semaines, en octobre 2009, sur le boulevard de Sébastopol, à Paris, pour le lancement du logiciel Windows 7. " Le magasin éphémère est une de ces nouvelles techniques qui permettent aux marques de se rapprocher de leurs consommateurs et d'accompagner aussi les distributeurs ", écrit le blogueur français expert en marketing Frank Rosenthal.