Tout comme les grands restaurants qui ont ouvert leur cuisine à la vue de clients ravis, les entreprises manufacturières devraient ouvrir leurs portes aux regards extérieurs.
C'est la revue britannique branchée Monocle qui lance cet appel à la transparence. Elle suggère un nouvel indice pour la quantifier, le Proximity Consumption Index (PCI).
Plus intime est votre relation avec un produit, plus vous voudrez connaître les étapes de sa fabrication ainsi que sa provenance, écrit le rédacteur en chef, Tyler Brûlé. En étant transparente, une marque assure, par exemple, que ses jeans n'ont pas été cousus par les mains délicates d'un enfant bengali.
" Il y a une grande demande des consommateurs pour plus de responsabilité sociale et de transparence de la part des fabricants, dit Bernard Motulsky, titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l'UQAM. Cela s'inscrit dans le mouvement du commerce équitable et de la multiplication des normes. "
L'industrie de l'horlogerie pratique la transparence depuis longtemps, dit M. Brûlé. À l'inverse, le géant taïwanais qui fabrique de nombreux produits Apple, Foxconn, mis sur la sellette après une vague de suicides chez ses employés et des accusations de " violence " dans ses usines, fonctionne à portes closes.
Selon l'éditeur, l'industrie de la mode est la première à devoir adhérer au mouvement. Les consommateurs réclameront bientôt, croit-il, que les H&M ou Zara de ce monde adoptent le principe de " l'usine ouverte ". Bernard Motulsky, lui, doute de l'ampleur d'un tel mouvement et de son influence réelle. " Il n'y a qu'à voir l'insuccès des campagnes de boycottage, dit-il. Et le succès de Walmart. "
