Loblaw accepte de signer une version révisée du code de conduite des épiceries

Publié le 16/05/2024 à 15:15, mis à jour le 16/05/2024 à 16:03

Loblaw accepte de signer une version révisée du code de conduite des épiceries

Publié le 16/05/2024 à 15:15, mis à jour le 16/05/2024 à 16:03

Par La Presse Canadienne

Après six mois de négociations, le président et chef de la direction des Compagnies Loblaw, Per Bank, a déclaré que le détaillant était désormais prêt à signer, à condition que d’autres acteurs de l’industrie le fassent également. (Photo: La Presse Canadienne)

Le géant de l’alimentation Loblaw a annoncé jeudi qu’il donne son aval au code de conduite des épiceries, ouvrant la voie à un accord qui a pris des années en préparation.

Après six mois de négociations, le président et chef de la direction des Compagnies Loblaw, Per Bank, a déclaré que le détaillant était désormais prêt à signer, à condition que d’autres acteurs de l’industrie le fassent également. 

«Le code est désormais équitable et il n’entraînera pas une hausse des prix», a-t-il soutenu en entrevue.

Le code a été élaboré par un groupe de dirigeants de l’industrie alimentaire, dans le but d’uniformiser les règles du jeu pour les fournisseurs et les petits détaillants.

Mais le projet a semblé s’arrêter en décembre dernier lorsque Loblaw et Walmart Canada ont déclaré qu’ils ne signeraient pas le code volontaire parce qu’ils craignaient que cela n’augmente les prix pour les consommateurs.

Le chef des services juridiques de Loblaw, Nick Henn, a mentionné que les principes sous−jacents du code n’ont pas changé.

«Nous avons estimé que les mots n’étaient pas clairs dans de nombreux domaines, et nous avons donc passé du temps avec le groupe de travail et le comité intérimaire, corrigeant ces domaines, améliorant le code et apportant la clarté qui, selon nous, manquait la dernière fois», a-t-il affirmé lors de la même entrevue aux côtés de M. Bank.

Un exemple important concerne le processus de règlement des différends, a évoqué M. Henn. Loblaw voulait préciser clairement quand il serait approprié ou non de soumettre une question à un arbitre, comme dans le cas de négociations de prix entre fournisseurs et détaillants.

«C’était une grande préoccupation pour nous. Et comme ce n’est plus un problème dans le cadre du projet de code, nous sommes beaucoup moins préoccupés par le fait que le code conduise à des prix plus élevés», a indiqué M. Henn.

La date fixée pour que le code entre en vigueur est le 1er juin 2025, a-t-il avancé.

 

En attente de Walmart 

«Nous avons travaillé très dur pour en arriver là», a réagi Michael Graydon, le chef de la direction de l’association Produits alimentaires, de santé et de consommation du Canada et coprésident du comité directeur chargé d’élaborer le code.

Les travaux peuvent maintenant se poursuivre pour établir le bureau du code de conduite des épiceries, a souligné M. Graydon, ajoutant qu’il espère qu’il pourra commencer «le plus tôt possible».

«Nous avons maintenant tous les grands épiciers, à l’exception d’un, et il reste donc du travail à faire pour les intégrer», a affirmé M. Graydon, faisant référence à Walmart. Costco a également eu «quelques demandes de renseignements sur certains aspects» du code, a-t-il indiqué, mais il espère qu’ils accepteront également d’y participer.

La porte−parole de Walmart Canada, Sarah Kennedy, a déclaré que l’entreprise «vient de recevoir la dernière version du Code de conduite des épiceries révisé, qui ne nous avait pas été communiquée auparavant». 

«Nous allons l’examiner et déterminer les prochaines étapes, a-t-elle commenté dans une déclaration envoyée par courriel. Comme nous l’avons toujours dit, nous continuons à nous concentrer sur les intérêts de nos clients.»

Pour sa part, Metro a réitéré son soutien au code. Sa porte−parole Marie−Claude Bacon a affirmé que l’entreprise est «convaincue que la participation de tous les épiciers et fournisseurs est essentielle à son succès».

Au cours des derniers mois, les appels à rendre le code obligatoire se sont multipliés. En février, le comité de la Chambre des communes chargé d’étudier les prix des aliments a dit à Loblaw et à Walmart que si elles n’acceptaient pas un code volontaire, le comité recommanderait qu’il devienne une loi.

 

«Rien à voir» avec le boycottage 

S’exprimant lors d’une conférence téléphonique le 1er mai pour discuter des derniers résultats financiers de l’entreprise, M. Bank s’était dit «prudemment optimiste» quant à la possibilité de parvenir à un accord.

L’appel a eu lieu le jour même où certains Canadiens ont annoncé qu’ils allaient commencer à boycotter tous les magasins appartenant à Loblaw alors que le mécontentement monte face à la hausse des prix des aliments et à la concentration dans le secteur des épiceries.

Le boycottage, organisé par un groupe sur le réseau Reddit, a toujours lieu. Les organisateurs ont affiché plusieurs revendications pour leur mouvement et celle en tête de liste était que Loblaw signe le code de conduite des épiceries.

Les négociations sur le code étaient antérieures au mouvement de boycottage, a indiqué M. Bank, de sorte que l’annonce «n’a rien à voir avec leurs revendications». Mais il a récemment rencontré l’organisatrice du boycottage Emily Johnson. M. Bank estime qu’elle serait sûrement heureuse d’apprendre que Loblaw a accepté le code.

Bien que l’inflation alimentaire soit un phénomène à l’échelle de l’industrie, déclenchée par des pressions mondiales comme la guerre en Ukraine, pour beaucoup, Loblaw est devenue l’exemple même de l’inflation alimentaire au Canada.

Le lendemain du début du boycottage, M. Bank et le président de Loblaw, Galen Weston, ont repoussé ce qu’ils ont qualifié de «critiques malavisées» à l’encontre de l’entreprise.

«En tant qu’entreprise bien connue et plus grand épicier du Canada, il est naturel que Loblaw soit le point de mire des médias et du gouvernement et, bien sûr, des frustrations des consommateurs», a déclaré M. Weston lors de l’assemblée annuelle du géant de l’alimentation, le 2 mai. 

Rosa Saba, La Presse Canadienne

 

 

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