Quand des détaillants veulent soulager la misère, ils organisent des collectes de fonds. C'est ce que des chaînes comme La Baie et Simons ont fait à la suite du tremblement de terre qui a dévasté Haïti en janvier dernier.
Macy's, à New York, a plutôt choisi de créer 200 emplois dans les villes haïtiennes de Jacmel et Croix-des-Bouquets en achetant des produits de décoration artisanaux faits de papier mâché et de bidons d'essence recyclés. Le 6 octobre, une cinquantaine de ces produits - bols, miroirs, cadres, sculptures - seront commercialisés sous la collection Heart of Haïti, dans 25 magasins et sur le site Web du détaillant. Macy's et les artisans se partageront les profits.
Ce projet s'est concrétisé grâce à une agence torontoise de communication, Brandaid Project, fondée en 2009 par Tony Piggot, le pdg de JWT - une des plus importantes agences de publicité du Canada - et à Cameron Brohman, spécialiste en développement international. " Le marketing peut se mettre au service des pays défavorisés ", soutient M. Piggot.
Brandaid Project s'est associée à une agence new-yorkaise, Fairwinds Trading, qui avait déjà réalisé un projet similaire pour Macy's avec des paniers fabriqués au Rwanda. Les deux agences ont aidé les micro-entrepreneurs haïtiens à élaborer leur design et leur stratégie de marque, ainsi qu'à mener une campagne de financement pour rebâtir leurs ateliers après le tremblement de terre.
" Il y a un immense marché pour ce genre d'initiatives. De plus en plus de consommateurs veulent faire des achats qui ont du sens ", estime M. Piggot, qui cherche maintenant des détaillants canadiens prêts à imiter Macy's.
